La fermeture de la centrale de Fessenheim est un choix politique d’Emmanuel Macron
Par ce contexte, était-ce réellement une si bonne idée que d’arrêter les deux réacteurs de Fessenheim, qui auraient pu nous aider à traverser cette crise énergétique ? La question avait été posée dès le mois dernier à la première ministre.
Pour Elisabeth Borne, la question ne se posait donc pas réellement, elle avait été tranchée sous le quinquennat de François Hollande. Sur la forme, c’est bien le cas : un décret de fermeture a bien été signé le 8 avril 2017 par la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal. Mais sur la forme seulement. Déjà parce que cette décision était inapplicable : le décret précisait que la centrale de Fessenheim ne pourrait fermer qu’une fois l’EPR de Flamanville mis en fonctionnement… ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.
Pour Emmanuel Macron, la fermeture de Fessenheim était une condition, certains ont dit une offrande, pour obtenir le ralliement d’une partie des écologistes à la majorité présidentielle, Nicolas Hulot en tête.
A posteriori, quand on considère la situation actuelle du marché de l’énergie, cette décision paraît difficilement justifiable. Elle a coûté de 400 à 600 millions d’euros à l’État, qui a dû indemniser EDF, et s’est vu amputé de recettes fiscales garanties. Elle prive la France d’une énergie devenue précieuse. Et tout cela sans parler des milliers d’emplois supprimés, du bassin industriel à reconstruire…
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C’est donc bien Emmanuel Macron qui a pris la décision définitive de fermer la centrale durant son premier quinquennat, comme s’en félicitait d’ailleurs, le 30 juin 2020, sa ministre de la Transition écologique, une certaine Élisabeth Borne : « Cela fait des années que l’on dit qu’il faut fermer des centrales nucléaires. Il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui le font. Nous, on le fait.»
« Qu’on ne vienne pas me rechercher sur Fessenheim ! La messe était déjà dite.» Emmanuel Macron le 5 septembre, lors d’une conférence de presse
« Quand la décision a été prise dans le quinquennat de François Hollande, la poursuite de l’activité n’était pas possible. Chacun doit assumer ses responsabilités.» Elisabeth Borne, Première ministre le 31 août 2022
Ce gouvernement et Emmanuel Macron ne veulent pas assumer la fermeture de Fessenheim. Pourtant, « Assumer » est bien un leitmotiv d’Emmanuel Macron !