« Nous, les Européens, devons prendre en main notre propre destin »
Ces mots ont largement été compris comme une constatation pragmatique, presque amère, d’une situation nouvelle : Angela Merkel juge qu’il est désormais difficile de compter sur le traditionnel allié américain, ou sur le Royaume-Uni post-Brexit, dans la coopération internationale.
Le sommet du G7 à Taormine, qui s’est achevé sans résultat tangible, a été jugé catastrophique par les membres de la délégation allemande.
Sur le climat, Angela Merkel a même reconnu que les discussions s’étaient déroulées de façon «très insatisfaisante».
Durant son week-end très chargé, Angela Merkel a pris la pleine mesure du fossé qui sépare les Etats-Unis de l’Europe depuis l’élection de Donald Trump.
Jeudi 25 mai au matin, à l’occasion d’une grande manifestation organisée à Berlin dans le cadre du Kirchentag – les journées de l’Eglise protestante allemande -, Mme Merkel a célébré son amitié avec son ancien partenaire Barack Obama, devant plusieurs dizaines de milliers de personnes, lors d’une discussion sur les valeurs de la démocratie.
La droite allemande a toujours mis l’alliance avec les Etats-Unis au c\u0153ur de sa conception de la politique extérieure.
Plus grave, la coopération sur certains sujets ne va désormais plus nécessairement de soi : la «communauté de valeurs» est remise en cause ; jamais l’étendue des désaccords entre Berlin et Washington, sur le fond comme sur la forme, n’avait été à ce point présentée au grand jour.