Les Vingt-Sept se sont mis d’accord ce vendredi pour réduire d’au moins 55 % leurs émissions de CO2 d’ici à 2030, à l’issue d’une nuit blanche de tractations avec la Pologne, après avoir sauvé la veille leur plan de relance massif post-Covid.
La Pologne avait déjà fait front commun avec la Hongrie pour bloquer le plan de relance et le budget européens. Hostiles à ce dispositif et accusées régulièrement de saper les valeurs démocratiques, la Hongrie et la Pologne bloquaient le budget européen pour la période 2021-2027 (1 074 milliards) et le plan de relance (750 milliards d’euros), adoptés en juillet.
“Nous pouvons dire, en toute modestie, que nous avons sauvé l’unité de l’Union”, s’est vanté le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors d’une conférence commune avec son homologue polonais Mateusz Morawiecki. L’hypothèse d’un plan de relance à Vingt-Cinq, qui aurait privé les deux récalcitrants d’importants fonds européens, avait été évoquée.
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“C’est un signal fort, triomphant de l’égoïsme: l’État de droit s’appliquera partout”, s’était félicité le ministre allemand des Finances Olaf Scholz.
La déclaration de jeudi n’a “aucun effet légal” sur le mécanisme, “c’est un simple document qui permet à la Pologne et la Hongrie de sauver la face”, avait estimé l’eurodéputé Petri Sarvamaa (PPE, droite) rapporteur sur le texte.
Sanction contre la Turquie : “L’Allemagne redoute des flux migratoires, l’Italie a des liens énergétiques avec la Turquie, les pays de l’Est voient Ankara comme un allié de l’Otan important face à la Russie”, expliquait un diplomate européen.
La décision porte sur des sanctions individuelles – une liste de noms va être établie -, et des mesures supplémentaires (ajout de nouveaux noms, d’entreprises) pourront être décidées en mars lors d’un nouveau point d’étape, si la Turquie poursuit ses actions. En clair ses sanctions de l’UE, servent uniquement a ne pas trop froisser la Turquie.