Plus de 1,4 million de personnes, ont manifesté en Allemagne contre le parti AFD

Plus de 1,4 million de personnes, ont manifesté en Allemagne contre le parti AFDLa foule défile dans la rue en Allemagne. Plus de 1,4 million de personnes, selon les organisateurs, ont manifesté, samedi 20 et dimanche 21 janvier, contre le parti d’extrême droite AfD. L’affaire a relancé le débat sur une éventuelle interdiction du parti d’extrême droite, de mieux en mieux placé dans les sondages. Le 10 janvier, un article du média d’investigation allemand Correctiv révèle la tenue, fin novembre, d’une réunion «secrète» dans un hôtel de Potsdam, près de Berlin.

Ce dernier y a dévoilé un projet d’expulsion de deux millions de personnes d’origine étrangère en Afrique du Nord – y compris de citoyens naturalisés considérés comme «non assimilés». Les personnes «soutenant les réfugiés» étaient aussi concernées, selon Correctiv. Le projet «n’est pas sans rappeler le projet des nationaux-socialistes de déporter quatre millions de juifs vers l’île de Madagascar en 1940», souligne Correctiv. La ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, a, elle, estimé que cette réunion rappelait «l’horrible conférence de Wannsee», où les nazis planifièrent en 1942, l’extermination des juifs européens.

«Le parallèle paraît évident», estime Hélène Miard-Delacroix, professeure d’histoire et de civilisation de l’Allemagne contemporaine à Sorbonne Université, auprès de France Culture. «L’idée formulée derrière est qu’il y aurait un peuple allemand pur, qui est peu défini, mais qui considère que toute arrivée de personnes étrangères serait à l’origine des problèmes que rencontre l’Allemagne actuellement». De son côté, le parti d’extrême droite anti-immigration a confirmé la présence à la réunion de certains membres de l’aile radicale du mouvement. Mais, l’AfD a précisé qu’ils étaient présents à titre personnel, et a nié adhérer au projet porté par Martin Sellner.

Cette révélation a secoué l’Allemagne, alors que l’AfD ne cesse de progresser dans les sondages. Depuis, des dizaines milliers de personnes manifestaient quotidiennement dans des dizaines de villes allemandes, dont le chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, et la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. Des responsables politiques, des représentants religieux et des entraîneurs de la Bundesliga, le championnat de football allemand, ont aussi appelé la population à se mobiliser contre l’AfD, estimant que tout plan visant à expulser des personnes d’origine étrangère constituait une attaque contre la démocratie. Les voix demandant l’interdiction de l’AfD se multiplient.

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Le député démocrate-chrétien Marco Wanderwitz a entamé une campagne pour convaincre ses collègues – la première étape du processus d’interdiction consistant à réunir la signature de 5 % des élus du Parlement. «L’État a le devoir d’étudier une éventuelle interdiction de l’AfD», a aussi estimé Wolfgang Thierse, ex-président social-démocrate du Bundestag. En 2017, la Cour constitutionnelle allemande s’était opposée à l’interdiction de l’extrémiste Parti national démocrate, considérant «que ce parti était bien hostile à la Constitution par son programme et ses objectifs», mais «que petit nombre ne constituait pas un danger», relève la chercheuse Hélène Miard-Delacroix auprès de France Culture.

Les voix demandant l’interdiction de l’AfD se multiplient. Une pétition en ce sens a obtenu plus de 700 000 soutiens.

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