dimanche, 16 mars 2025, 13h31:12

Prostitution de mineurs : “On est dans une forme de glamourisation”

Prostitution de mineurs : Les victimes utilisent plutôt des termes comme «escorting», «michetonnage», des mots plus «sexy que prostitution, moins infamant et plus tendance», explique Lénaïg Le Bail cheffe de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH).

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Les victimes «ne se considèrent donc pas comme victimes», poursuit-elle «parce qu’on est dans des mécanismes d’emprise, de vulnérabilité, d’exploitation». Les victimes ont alors généralement besoin «d’un temps assez long pour se rendre compte de la situation dans laquelle elles sont et qu’elles puissent même être en mesure de témoigner».

Les enquêtes sont également plus difficiles à mener, «parce que les victimes sont de plus en plus invisibles», détaille Lénaïg Le Bail. On a de moins en moins de prostitutions sur la voie publique, aujourd’hui, elle est logée, elle a lieu dans des espaces privés, fermés comme des hôtels ou des logements loués pour une courte durée sur des plateformes en ligne. « Les propriétaires doivent être vigilants parce que mettre à disposition un lieu dans lequel va s’exercer la prostitution, c’est du proxénétisme».

Les proxénètes qui exercent un contrôle sur les victimes «le font aussi via ces outils numériques». Les victimes mineures sont de plus en plus jeunes, «la majorité ont de 15 à 17 ans, mais on a de plus en plus de dossiers dans lesquels on a des victimes de 12-13 ans». Concernant les modes opératoires des organisations criminelles pour mettre sous emprise les victimes et les faire entrer dans un engrenage prostitutionnel, ils sont nombreux. Certaines victimes se retrouvent parfois dans un engrenage «avec l’envoi de photos ou de vidéos nues qui vont engendrer un chantage».

Certaines victimes sont recrutées «par des intermédiaires qu’elles pensent être de confiance, parfois dans les foyers d’aide sociale à l’enfance». La majorité des victimes sont donc des filles «souvent en rupture sociale, scolaire, familiale, qui peuvent être placées». «Mais, nuance Lénaïg Le Bail, aujourd’hui ce type de phénomène peut arriver à tout le monde, on a de plus en plus de victimes venant de tous les milieux sociaux, y compris des milieux favorisés avec des parents présents». « Nous travaillons aussi côté police et gendarmerie en lien étroit avec des associations pour qu’il y ait un suivi et un accompagnement sur le long terme de ces victimes», rapporte Franceinfo.

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