Les gendarmes s’équipent chez les trafiquants de drogue
Pour « faire mal » aux trafiquants, les forces de l’ordre optent depuis quelques années pour une nouvelle méthode : la saisie et la confiscation des biens et de l’argent.
Pilotée depuis 2011 par l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc), cette politique « récompense » régulièrement la gendarmerie en lui attribuant des biens confisqués sur décision de justice.
Pour la saisie, c’est différent, car le propriétaire n’a pas encore été jugé donc on n’est pas certain qu’il sera condamné ou que la confiscation sera confirmée », explique le lieutenant-colonel de gendarmerie Yannick Tholozan, qui suit ce dossier au niveau national.
On a déjà vu des gros Hummer être sacrifiés pour mettre un terme à des go-fasts, par exemple ou un Porsche Cayenne servir à effectuer des « coups d’achats » de drogue dans des cités. « La mobilité est un véritable enjeu pour couvrir le territoire », justifie la gendarmerie.
À LIRE AUSSI >> Sur le territoire, Gérald Darmanin veut revoir la répartition de la police et de la gendarmerie
Qu’ils soient saisis ou confisqués, les véhicules sont les proies privilégiées des gendarmes, qui les utilisent pour certaines missions du quotidien. Les véhicules puissants sont attribués aux équipes de Sécurité routière quand les plus rutilants sont alloués aux forces spéciales comme le GIGN.
En France, le chiffre de confiscation approche les 1 400, soit l’équivalent d’un tiers des véhicules banalisés.
La police nationale est plus frileuse à utiliser ces biens confisqués ou saisis. La raison est simple. Considérées comme « bonus » dans la gendarmerie, ces affectations entrent dans les tableaux de dotation de la police et viennent donc se substituer à un autre équipement.