Biélorussie : l’Europe ferme son espace aérien pour sanctionner Alexandre Loukachenko
Conformément à une recommandation de l’Union européenne, qui a adopté, lundi 24 mai, de nouvelles sanctions contre le régime biélorusse, Air France a annoncé suspendre « jusqu’à nouvel ordre » le survol de l’espace aérien du pays par ses appareils.
« Les appareils déjà en route verront leur plan de vol modifié », a précisé la compagnie aérienne dans un communiqué dans la nuit de lundi à mardi, ajoutant : « Air France suit en permanence l’évolution de la situation géopolitique des territoires desservis et survolés par ses appareils et applique strictement la réglementation. »
Après un entretien avec le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan, Svetlana Tikhanovskaïa a appelé sur Twitter « les États-Unis à isoler le régime et à faire pression avec des sanctions », puis sur Telegram à « la participation des forces démocratiques biélorusses au G7 » qui doit se tenir en juin au Royaume-Uni.
Les États-Unis et l’ONU ont, eux aussi, exigé la libération immédiate du jeune opposant. Le président Joe Biden a condamné un « événement scandaleux ».
La réaction européenne « est à la hauteur de la gravité » de cet événement « absolument inacceptable, choquant, scandaleux », a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel.
Les dirigeants européens ont « condamné avec force l’atterrissage forcé d’un avion Ryanair à Minsk […] qui a porté atteinte à la sécurité aérienne ». L’action de Minsk a été qualifiée d’acte de « terrorisme d’État » par plusieurs capitales. « Le régime a transformé notre pays en Corée du Nord au milieu de l’Europe », a dénoncé Svetlana Tikhanovskaïa.
L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), un organisme dépendant des Nations unies, a convoqué une réunion d’urgence pour jeudi matin. L’atterrissage forcé « pourrait être une violation de la convention de Chicago », qui protège la souveraineté de l’espace aérien des nations, a-t-elle estimé.