Moins de deux semaines après l’accord historique pour protéger la haute mer, les négociations sur l’extraction minière sous-marine ont repris cette fin de semaine en Jamaïque. L’autorité internationale des fonds marins, qui appartient à l’ONU, réunit son conseil pendant quinze jours à Kingston pour tenter d’avancer sur la délicate question de l’exploitation des grands fonds, dans lesquels se trouvent notamment des gisements miniers.
Des industriels sont déjà dans les starting-blocks pour envoyer des engins à 4 000 mètres de profondeur, capables de moissonner et de saccager les fonds pour remonter à la surface des nodules polymétalliques qui sont comme des pommes de terres noires chargées en métaux et qui pourraient intéresser les industries de transition énergétique.
Les États estiment aujourd’hui que le Code minier ne sera pas adopté dans les temps. Cela risque de laisser le champ libre aux industriels pour l’exploitation.
Pour tenter de faire barrage aux partisans de l’exploitation, une coalition de seize pays parmi lesquels la France va tenter de construire un front. « On ne connaît que 3 % des fonds marins aujourd’hui, et cela permettrait d’avoir des données suffisantes pour pouvoir, peut-être d’ici à 20 ans, de se réunir de nouveau et savoir si l’on peut d’aller chercher ce dont on aurait besoin». La bataille des grands fonds va durer au moins jusqu’au mois de juillet prochain.
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Les partisans du moratoire espèrent que la dynamique des derniers grands sommets sur l’océan va jouer en leur faveur.