Le rapport annuel de la CNIL publié mercredi dévoile que les violations de données sont en hausse de 80 % en 2021 par rapport à l’année précédente. Les abus de contrôles des salariés en télétravail sont en spectaculaire hausse.
Imaginez : vous êtes assis à votre poste de travail, chez vous – une situation devenue courante pour beaucoup depuis la pandémie de Covid-19 – néanmoins la caméra de votre ordinateur tourne. Il s’agit là de dispositifs de surveillance pour des salariés en télétravail.
Il existe aussi des enregistreurs de frappes de clavier ou la lecture des mails. Près de 18 % des plaintes reçues par la Cnil concernent ainsi le travail.
Un catalogue effrayant pour Erwan Le Tallec, président du mouvement Génération ressources humaines. L’abus de surveillance détruit la relation de confiance, estime Raphaëlle Bertholon, secrétaire confédérale à la CFE CGC. «Soit, on fait confiance aux salariés et l’on va juger sur le travail et le résultat du travail réalisé, soit ce sont des outils qui vont davantage rassurer le manque de confiance du dirigeant, rétorque-t-elle. Il y a peut-être d’autres moyens que ces outils de surveillance».
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Le Code du travail oblige à consulter les salariés pour installer des dispositifs à domicile. Mais, la CNIL relève que la plupart des plaintes visent de petites entreprises, sans service juridique ni délégué à la protection des données.
🔴 DIRECT – 🗣 Télétravaillez, vous êtes surveillés ! La Cnil rend public son rapport annuel ➡️ “Le principe de base, c’est la proportionnalité”, dit Marie-Laure Denis, présidente de la Cnil. “Un employeur ne peut pas obliger un salarié à avoir une caméra toute la journée.” pic.twitter.com/hOo5WNmkwO
— franceinfo (@franceinfo) 11 mai 2022