19 avril 2024

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La bourde d’Emmanuel Macron sur le nucléaire

«Il a voulu faire le malin en montrant qu’il s’y connaissait, et il s’est pris les pieds dans le tapis », rigole un spécialiste du nucléaire, encore abasourdi de la gaffe commise par le président Macron en présentant son plan « eau », le 30 mars dernier, depuis le lac de Serre-Ponçon.

C’est alors que, sortant visiblement de son texte, le président s’est lancé dans une courte digression, alors qu’il évoquait le secteur de la production d’électricité, rappelant que le refroidissement des centrales nucléaires représente 12 % de la consommation d’eau annuelle du pays. « Sur le nucléaire, nous devons adapter nos centrales nucléaires au changement climatique en engageant un vaste programme d’investissements pour faire des économies d’eau et permettre de fonctionner beaucoup plus en circuit fermé », a promis le président. « Une centrale en circuit ouvert rejette toute l’eau qu’elle prélève dans l’environnement, donc elle n’en consomme pas », relève la déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire, Valérie Faudon.

« À l’inverse, dans un circuit fermé, une partie de l’eau s’évapore des tours aéroréfrigérants et est enlevée au milieu. » Chaque été, EDF doit ainsi réduire la puissance d’une poignée de réacteurs, entraînant des pertes de production qui « restent très inférieures à 1 % de la production annuelle ».

960 millions d’euros ont été investis pour adapter le parc au climat, notamment aux canicules, sur la période 2006-2021, et « les dépenses programmées en lien avec l’adaptation au changement climatique sur la période 2022-2038 s’élèveraient à environ 612 millions d’euros », précise la Cour des comptes.

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« Les propos du président s’inscrivent dans la continuité du Conseil de politique nucléaire » du 3 février dernier, qui a validé le lancement de nouvelles études, dans la perspective de la prolongation de la durée de vie des centrales à 60 ans, précise au Point le ministère de la Transition énergétique.

Une source industrielle proche du dossier souligne d’ailleurs qu’aucun « plan d’investissement » n’est prévu. Ce que confirme, d’ailleurs, le rapport de la Cour des comptes, faisant état d’études exploratoires conduites par EDF sur la possibilité de doter certains sites de tours aéroréfrigérantes sur les centrales de Saint-Alban, du Bugey et de Tricastin.

Aujourd’hui, aucun budget n’est programmé, et aucune des 53 mesures du plan eau, dévoilé le 30 mars, concerne le nucléaire. Reste que l’électricien devra, pour l’avenir, apporter des réponses aux questionnements de la Cour des comptes concernant les futurs réacteurs EPR, qui ne comportent « pas d’évolution technologique marquée » en termes de système de refroidissement « sobre en eau », rapporte LePoint.

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