L’accord ouvre la voie à une Europe selon “la gueule du pays”
L’accord ouvre la voie à une Europe selon “la gueule du pays”. Au bout de près de trente heures d’une négociation quasiment continue, le premier ministre britannique a arraché à des partenaires pressés d’en finir ce qu’il qualifie, sur un ton triomphant, de «statut spécial» pour le Royaume-Uni.
Il lui reste à le défendre désormais devant ses électeurs pour gagner le référendum qu’il a accepté d’organiser, dont la date, probablement le 23 juin, sera annoncée officiellement samedi matin, à l’issue d’un conseil des ministres britanniques.
Le verbe toujours très efficace, David Cameron s’est félicité, dans une salle de presse comble, vendredi soir, d’avoir obtenu gain de cause sur toutes ses demandes.
«Il ne sera plus jamais question d’avoir quelque chose sans contrepartie», a ajouté le premier ministre conservateur, faisant référence à l’une des principales concessions faites par ses partenaires, le droit pour le pays de limiter sur une durée de quatre ans l’accès des travailleurs non européens aux prestations sociales britanniques.
Les Européens ont donc fait leur part du travail pour éviter un «Brexit» («British Exit», ou sortie de l’UE).
«Pas glamour, mais sans concession sur les valeurs fondamentales de l’Europe», a réagi Donald Tusk.
En réalité, elle était suspendue parce que François Hollande voulait consacrer deux heures à une émission sur France Inter, pour y parler d’Europe et de politique intérieure.
Le volet «migration» de ce sommet, qui devait ne servir que de thème de diversion le temps du dîner de jeudi soir, a finalement mobilisé les esprits durant cinq heures.
Entre le début du sommet, jeudi à 17 heures, et sa conclusion, dans la soirée de vendredi, les sherpas et les conseillers juridiques des dirigeants ont, durant des heures, écrit et réécrit, à la virgule et au substantif près, un texte de compromis qui, dans les grandes lignes, n’a, en fait, pas vraiment varié depuis deux semaines.
Les ministres polonais et tchèque insistaient eux aussi, lourdement, face caméra, sur leurs préoccupations concernant les restrictions d’accès aux allocations familiales pour les parents exilés au Royaume-Uni et dont les enfants sont restés au pays.
La négociation avec M. Cameron a, elle, amplifié le mouvement vers une Europe «à la carte».
Alors même que le résultat du référendum britannique reste très incertain : un non éventuel des électeurs britanniques réduirait à néant la négociation des derniers jours mais provoquerait un nouveau séisme pour une Union en plein questionnement. Ce qui remettrait les avantages accordés aux Britanniques à néant mais dans l’ensemble cela serait une bonne chose pour l’Europe. Elle n’arrête pas de baisser son froc devant les Britanniques qui comme chacun le sait est le bras armée, financier et d’écoute (Echelon) des USA.
Il reste donc plus qu’a espérer que nos amis Britanniques vote NON lors de leur référendum.