mardi, 20 mai 2025, 15h52:07

Les négociations ont échoué en Nouvelle-Calédonie

Les négociations ont échoué en Nouvelle-Calédonie Un an après les violentes émeutes qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie, la situation dans l’archipel demeure figée. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, s’est engagé à trouver une issue à cette crise. Depuis le début de l’année, il a effectué trois visites sur place, la dernière ayant eu lieu cette semaine. Durant les trois jours de discussions entre indépendantistes et loyalistes, sous l’égide de l’État, les parties ont tenté de négocier le futur statut de l’archipel, mais ces pourparlers se sont soldés par un échec.

« Nous devons admettre, avec honnêteté, qu’aucun accord n’a été atteint», a déclaré Manuel Valls lors d’une conférence de presse le 8 mai. Le ministre a soigneusement choisi ses mots pour expliquer les raisons de cet échec, tant la situation est délicate et complexe.

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Deux projets étaient à l’étude. D’un côté, les Loyalistes proposaient un projet fédéraliste visant à redéfinir les territoires avec une autonomie fiscale et économique accrue pour les provinces. Un projet que Manuel Valls a rejeté, affirmant qu’il menaçait « l’unité et l’indivisibilité de la Nouvelle-Calédonie, garanties par l’accord de Nouméa et notre Constitution».

De l’autre côté, le ministre était plus enclin à soutenir un second projet, qui prônait « une souveraineté de la Nouvelle-Calédonie avec la France». Ce dernier incluait, entre autres, la possibilité d’une double nationalité – française et calédonienne – ainsi qu’un transfert de compétences régaliennes, telles que la défense et la justice, devant être intégrées dans la Constitution française.

Cependant, ce projet a été jugé inacceptable par les Loyalistes, qui y voient une forme d’indépendance. Leur cheffe de file, Sonia Backès, a exprimé son indignation : « Comment le numéro 3 du gouvernement peut-il venir en Nouvelle-Calédonie et dire « Ok, vous avez voté trois fois pour rester français, mais nous allons vous donner l’indépendance à cause des violences du 13 mai dernier» ? Quel message cela envoie-t-il aux Français, aux Calédoniens et aux autres territoires d’Outre-mer ? »

Ainsi, un état actuel persiste, bien que Manuel Valls ait réussi à rassembler autour d’une même table deux camps qui ne communiquaient plus, un petit exploit en soi. Le ministre a assuré que des « points de convergence» avaient été identifiés et qu’un comité de suivi serait mis en place. Toutefois, son entourage souligne la difficulté de trouver « un chemin entre deux voies incompatibles».

L’absence d’accord pourrait avoir des conséquences graves, l’économie de l’archipel étant déjà en difficulté depuis les émeutes. Manuel Valls a mis en garde : « Il y a quelques jours, j’ai dit que sans accord, le chaos était possible. Je crois sincèrement que le vide laissé par l’absence de compromis est lourd de menaces», surtout à l’approche des élections provinciales de novembre, où les positions pourraient se radicaliser.

Le 13 mai marquera le premier anniversaire des émeutes qui ont causé 14 morts. Des forces de l’ordre sont déjà déployées en prévision de cette date. « Les braises sont toujours là», a averti Manuel Valls.

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