Terrorisme : la menace terroriste “est toujours très présente”

Terrorisme : la menace terroriste
Olivier Christen

Selon Olivier Christen, procureur national antiterroriste, la menace demeure significative, près d’une décennie après les attaques du 13 novembre 2015 en France. Il souligne que le nombre d’enquêtes initiées atteint un niveau parmi les plus élevés des cinq dernières années.

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Il souligne que la menace terroriste reste très prégnante de nos jours, bien que ses manifestations soient probablement différentes de celles observées il y a une dizaine d’années. Il estime que la menace projetée, qui implique l’envoi de commandos depuis l’étranger pour perpétrer des attentats, n’est pas très marquée.

Lors de la dernière décennie, la nature de la menace en France a connu une évolution notable. Alors qu’au milieu des années 2010, il s’agissait principalement d’une menace exogène, provenant de l’étranger et organisée comme telle, nous sommes désormais confrontés à une menace davantage endogène, c’est-à-dire présente sur le territoire national, comme le décrit Olivier Christen. Cette menace se caractérise par une plus grande polymorphie, où les individus se radicalisent de manière variée, manifestent des intentions d’agir différentes, et font preuve d’une plus grande autonomie, se détachant ainsi des contacts directs avec les organisations terroristes pour être plutôt influencés par la propagande qu’elles véhiculent, explique-t-il.

Le parquet national antiterroriste a recensé « au moins trois attaques de caractère jihadiste » survenues en France cette année, « dont deux ayant entraîné des décès ». De plus, plusieurs attentats ont été avortés, impliquant à chaque fois des individus se radicalisant souvent de manière autonome, sans lien direct avec des groupes terroristes mais s’y référant.

Le procureur national antiterroriste met également en avant « un rajeunissement très marqué des individus impliqués actuellement ». Depuis le commencement de l’année en cours, dix-sept individus mineurs ont été inculpés pour des actes de terrorisme, en comparaison avec seulement « deux ou trois » par an avant l’année 2023.

Afin d’expliquer ce phénomène, le procureur national antiterroriste souligne l’importance de la propagande diffusée par l’État islamique et Al-Qaïda. Cette propagande cible principalement les jeunes grâce à des codes liés au numérique, aux réseaux sociaux, et à des contenus visuels succincts, peu approfondis sur le plan intellectuel. Il souligne aussi les algorithmes utilisés par les plateformes, en citant des études démontrant que certains algorithmes peuvent rapidement orienter les utilisateurs effectuant des recherches sur l’ultraviolence vers des contenus à caractère jihadiste, agissant ainsi comme un appât incitant les jeunes à passer à l’acte.

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