Une possible fusion Renault-Chrysler ne peut pas se faire à égal
Le groupe automobile italo-américain a tenté un immense coup de bluff en vendant en mai à Renault une fusion entre égaux… Cela fait des années que les dirigeants de Fiat-Chrysler cherchent un groupe auquel s’adosser pour pallier ces insuffisances qui risquent d’être, à terme, fatales…
Moins de dix jours après, la famille actionnaire et historique du groupe Fiat, héritière du fondateur Giovanni Agnelli, retirait elle-même son offre face aux hésitations de l’Etat français (premier actionnaire de Renault), et après avoir indiqué que cette offre était non-négociable.
Las d’une crise managériale sans précédent depuis l’arrestation de son charismatique patron Carlos Ghosn au Japon en novembre 2018, et terrifié par une rupture de ban avec son allié de 20 ans (le groupe Nissan), Renault semblait alors une proie facile.
Le groupe automobile s’est même permis d’annoncer qu’il confirmait ses objectifs annuels. Le groupe Fiat reste un groupe qui a accumulé les lacunes structurelles tout au long du règne de Sergio Marchionne, le patron disparu en juin 2018.
D’ailleurs, le groupe emmené par Mike Manley a dû passer un accord avec Tesla afin de lui racheter « ses droits à polluer », et qui coûteront la bagatelle de 1,8 milliard d’euros sur trois ans…
Cela fait bien longtemps que les marques du groupe n’ont pas sorti de nouveautés pour animer la gamme et relancer les ventes. Après avoir commercialisé son premier SUV à grand renforts d’annonces, la marque premium du groupe a stoppé net son offensive « produit ».
En réalité, le groupe automobile italien, américanisé depuis l’absorption du groupe Chrysler à la faveur de la terrible crise des subprimes en 2009, a plus que jamais besoin d’un allié sur qui s’adosser… Bien plus que le Français !
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En outre, le groupe semble avoir acquis du retard dans les process industriels dits « industrie 4.0 » et qui permettent de dégager des gains de productivité et de la flexibilité industrielle. Qui plus est le groupe Renault est le candidat parfait puisqu’il dispose de toutes les technologies nécessaires pour une électrification de gamme.
L’oeuvre de Sergio Marchionne, après avoir rationalisé Fiat en renonçant à toute une véritable culture d’ingénierie, a permis de totalement désendetter le groupe, mais celui-ci ne dispose d’aucune armes pour les années hautement périlleuses à venir: réglementation CO2, retournement du marché, concurrence accrue, compétitivité…
D’ailleurs, l’italien à l’éternel pull bleu marine n’a jamais cessé de chercher un groupe auquel adosser FCA. Le groupe finit cependant par céder l’équipementier pour 6,2 milliards en octobre 2018 au fonds américain KKR.
Dans le cas Renault, la famille ne veut pas entendre parler d’un deal en-dessous de 50-50, soit un prix jugé excessif compte tenu des lacunes de Fiat et des apports de Renault. L’adossement de FCA à un autre groupe industriel était l’aboutissement logique de cette stratégie.
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