Le président des Restos du cœur s’alarme de l’augmentation de la précarité alimentaire
«L’arbitrage entre se loger, se chauffer et se nourrir est devenu de plus en plus complexe», assure-t-il dans une interview à franceinfo, au moment où est lancée, mardi 22 novembre, la 38ᵉ campagne annuelle de l’association. L’année dernière, depuis le mois d’avril, nous avons accueilli 12 % de personnes en plus dans nos centres par rapport à la même période.
Il y a eu une succession de crises – crise sanitaire puis crise inflationniste – qui n’a pas permis à ceux que l’on accueille de souffler. Plus d’un enfant de moins de 3 ans sur quatre nés dans une famille pauvre en France est accueilli aux Restos. Et le nombre de ces très jeunes enfants bénéficiaires est en hausse de 25 % depuis le mois d’avril. La petite enfance était déjà l’une de nos priorités, mais après six mois d’inflation, on s’aperçoit que l’on va devoir aller plus vite et plus loin.
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Aujourd’hui, on a 400 espaces pour la petite enfance sur nos 1 900 centres. On voit également revenir dans nos centres des personnes retraitées ou des seniors qui pensaient s’en être sortis, mais qui sont de nouveau en difficulté, car elles ont dû aider leurs enfants et petits-enfants pendant la crise sanitaire en payant leur loyer ou leurs factures.
Sans nos 70 000 bénévoles – et il en faudrait davantage pour nos nouveaux projets – on ne peut rien. Nos bénévoles donnent du temps, cependant ils n’ont pas à offrir de l’argent.
Or, on a des retours croissants de bénévoles qui nous alertent sur le fait que leur activité leur coûte cher, par exemple, à cause des déplacements en voiture. Nous insistons pour que la réduction d’impôt devienne un crédit d’impôt afin que même des personnes non imposables puissent en bénéficier, via un remboursement de leurs frais.
En tout cas, on a pris la décision de ne pas diminuer l’aide aux personnes qui viennent chez nous. Les Restos, c’est une association issue d’un clown, donc il faut garder le sourire.