La monnaie européenne va gagner du terrain

La monnaie européenne va gagner du terrain La politique protectionniste et imprévisible de Donald Trump pourrait profiter à l’euro, selon les propos de Christine Lagarde. Les investisseurs, habitués à placer leurs actifs aux États-Unis, commencent à percevoir le pays comme moins stable, avec des marchés boursiers sujets à des fluctuations rapides. Cette perte de confiance les incite à explorer d’autres options d’investissement. Face à un choix restreint entre une Chine autoritaire et la Russie de Poutine, l’Europe se présente comme une région où les droits et les règles sont respectés, proposant une stabilité politique et un environnement d’investissement relativement sûr.

À LIRE >> L’expérimentation du système de consigne pour les bouteilles en verre commencera le 12 juin

Christine Lagarde souligne que l’euro, comme seconde monnaie mondiale, pourrait en tirer profit face à un dollar américain, traditionnellement considéré comme une valeur refuge, mais dont la valeur est en déclin. Cependant, l’idée que l’euro puisse rapidement supplanter le dollar reste encore lointaine. Actuellement, l’euro représente seulement 20 % des réserves de change, contre près de 60 % pour le dollar. La route est donc semée d’embûches, d’autant plus que le dollar conserve un rôle central dans le système monétaire mondial, les États-Unis demeurant la première puissance économique.

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, partage également cette analyse, évoquant un potentiel pour l’euro. Néanmoins, il souligne que l’idée d’un remplacement immédiat du dollar par la monnaie européenne est illusoire. L’Europe, avec ses 27 pays membres et son organisation fragmentée, fait face à des réglementations nationales qui entravent, par exemple, la création de produits d’épargne européens.

L’union bancaire, souvent évoquée comme essentielle pour attirer des milliards d’euros d’investissements, reste un sujet de débat sans avancées concrètes. De plus, pour séduire les capitaux étrangers, l’Europe a besoin de grandes institutions financières, mais les fusions entre banques européennes se font lentement. Bien que des opérations comme le rachat de la banque allemande OLB par le Crédit mutuel ou l’absorption d’AXA IM par BNP Paribas aient eu lieu, ces regroupements sont encore loin d’atteindre la taille des géants américains. En somme, pour que l’euro ait une chance de rivaliser avec le dollar, l’Europe doit impérativement accélérer son développement.

N'hésitez pas à nous suivre et à nous aimer :

Laisser votre commentaire