Interdiction des “armes zombies” pour les mineurs
Comment lutter contre la montée des violences impliquant des armes blanches chez les mineurs ? La mission « Mineurs-Armes blanches», mise en place par le Premier ministre il y a quatre semaines suite au meurtre d’une lycéenne de 15 ans lors d’une attaque au couteau à Nantes, a remis son rapport à François Bayrou le mercredi 28 mai, rapport que le service politique de franceinfo a pu consulter. Ce document souligne « une violence juvénile de plus en plus armée» et propose une cinquantaine de mesures, dont l’interdiction de la vente de certaines armes.
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Les armes blanches demeurent les plus couramment utilisées, étant « impliquées dans 57 % des homicides commis par des mineurs», selon les conclusions de la mission dirigée par la députée Horizons Naïma Moutchou et le préfet François Ravier. Le rapport révèle que de 2019 à aujourd’hui, « de 16 % à 23 % des personnes mises en cause pour port d’arme sont des mineurs, soit près de 3 000 jeunes chaque année». Après avoir réalisé une trentaine d’auditions, la mission note que « les mineurs porteurs d’armes ne constituent pas un groupe homogène» et que leurs motivations sont «multiples », ce qui nécessite des « réponses différenciées ».
Pour prévenir de futures attaques, la Mission s’est inspirée des pratiques britanniques en matière de prévention et de répression. Parmi les recommandations, elle propose d’« interdire la vente, tant en magasin qu’en ligne, des armes zombies [couteaux à double tranchant à lame incurvée prisés par les adolescents]». Une autre suggestion consiste à « surveiller la vente de couteaux sur les réseaux sociaux».
Pour améliorer la sécurité aux abords des établissements scolaires, les rapporteurs recommandent d’« inscrire dans la loi le déploiement obligatoire de la vidéo-protection à l’entrée des établissements». La Mission souhaite également renforcer la réponse pénale en introduisant « une circonstance aggravante pour le délit de port d’une arme sans motif légitime aux abords d’un établissement scolaire» et « poursuivre la réflexion sur les peines minimales».
Enfin, le rapport aborde la question de la santé mentale des jeunes, souvent « défaillante et ignorée», et propose d’instaurer une expertise psychiatrique dans « les 24 à 48 heures suivant les premiers signalements de désordre psychologique». Le Premier ministre, qui examinera ces propositions, devrait faire une communication « dans les prochains jours» avec « l’ensemble des acteurs mobilisés», selon l’entourage de François Bayrou.