Enquête d’Europol : Le recrutement de très jeunes tueurs à gage

Enquête d'Europol : Le recrutement de très jeunes tueurs à gage
Arme à feu PHOTO
L’enquête menée par Europol sur le recrutement de jeunes tueurs à gage met en lumière un « phénomène européen » qui dépasse les frontières françaises, comme l’a souligné Fabrice Rizzoli, spécialiste de la grande criminalité, lors d’une intervention sur France Inter le 16 mai.

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Il a évoqué des « vagues » d’assassinats, notamment en Suède. Dans le cadre de cette enquête, l’agence européenne de police judiciaire a récemment lancé une opération d’envergure pour contrer le recrutement de jeunes, parfois âgés de seulement 12 ou 13 ans, par des réseaux criminels, un phénomène en forte augmentation au sein de l’Union européenne. Les premiers résultats de cette enquête confirment les tendances déjà observées en France, a précisé Rizzoli.

« Je suis en même temps surpris et pas surpris. À l’échelle européenne, cela suscite toujours une certaine inquiétude. Cependant, cela ne fait que valider les tendances que nous avions déjà remarquées en France», a déclaré le docteur en sciences politiques de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et fondateur de l’association Crim’HALT, dédiée à la réflexion sur la criminalité. Selon lui, l’enquête d’Europol « corrobore les informations émanant de France concernant le rajeunissement des auteurs d’actes criminels graves, tels que l’assassinat ».

Plusieurs facteurs expliquent cette situation, notamment le recrutement facilité par les réseaux sociaux. Rizzoli évoque un « marketing très adapté» de la part des criminels professionnels et des gangs, qui s’adressent aux jeunes avec un langage approprié, notamment sur des plateformes de jeux vidéo, tout en leur confiant des missions. Pour les criminels, employer des adolescents constitue une garantie de ne pas être facilement identifiés, bien que cela comporte le risque d’un manque d’expérience chez ces très jeunes recrues.

Pour Rizzoli, la loi sur le narcotrafic, adoptée définitivement fin avril par le Parlement, pourrait jouer un rôle dans la lutte contre ce phénomène. « Il y aura un avant et un après cette loi, qui émane d’une commission parlementaire historique, un bel exemple de production de politique publique avec des experts auditionnés et des députés à l’écoute», a-t-il affirmé. Toutefois, il a également souligné que ceux qui connaissent le terrain constatent l’absence de mesures de prévention et de réduction des inégalités sociales. « Bien sûr, la pauvreté engendre certains types de criminalité. Ce phénomène chez les jeunes est en grande partie le résultat de la pauvreté», a-t-il conclu.

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