Le demi-échec d’Emmanuel Macron sur la directive travail détaché
Les ministres du Travail de l’UE sont parvenus lundi soir à un accord sur la réforme de la directive du travail détaché, à l’issue d’une réunion marathon qui a opposé Paris aux pays d’Europe centrale et orientale, Pologne en tête.
Les ministres du Travail de l’Union se sont accordés sur la durée du détachement, ce système qui permet à des Européens de travailler dans un pays étranger en cotisant dans leur pays d’origine: 12 mois maximum – ce qu’avait réclamé la France –, mais avec un gros bémol puisqu’elle peut être rallongée de 6 mois à la demande de l’entreprise.
En outre, selon l’accord trouvé lundi, il est désormais prévu de continuer à appliquer aux chauffeurs routiers l’ancienne directive du travail détaché de 1996 (et non la nouvelle révisée), jusqu’à ce qu’entre en application une autre réforme d’une directive européenne consacrée au transport routier.
A peine élu, Emmanuel Macron avait réclamé un durcissement de la réforme du travail détaché – dont le plafonnement de la durée du détachement à 12 mois –, persuadant l’Allemagne, les pays du Benelux et l’Autriche de le suivre.
Certains appelle cela un victoire mais cela s’apparente plus à un demi échec. L’Europe demandait 24 mois, Le président Français 12 mois et bien cela sera 18 mois.
En révisant la directive, l’exécutif européen veut désormais que toutes les règles valables pour les travailleurs locaux s’appliquent aux détachés: ainsi, par exemple, si le pays d’accueil prévoit une prime de froid, de pénibilité, d’ancienneté, un treizième mois, ces bonus devront aussi leur être versés.
Les routiers en seront exclus et garderons cette bonne vieille directive de 1996 et pour eux rien ne change. Sans compter que ce nouvel accord n’entrera en vigueur que dans 4 ans dans le meilleurs des cas. Peut-on parler de victoire?