mardi, 20 mai 2025, 14h33:39

Le gouvernement va-t-il nationaliser ArcelorMittal ?

Le gouvernement va-t-il nationaliser ArcelorMittal ? Les syndicats ont été informés lors d’une réunion extraordinaire des représentants du personnel le mercredi 23 avril. Les projets de plans sociaux touchent sept usines d’ArcelorMittal : Dunkerque, Desvres, Mardyck, Florange, Basse-Indre, Mouzon et Montataire. Ces sites de production et de transformation, qui emploient un peu plus de 7 000 personnes, ne se limitent pas aux hauts-fourneaux.

Les postes concernés se trouvent principalement dans les fonctions support telles que le commercial, l’informatique et le marketing, délocalisées en Inde. Environ 400 postes sur un total de 600 pourraient être affectés au niveau de la production.

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Le directeur général d’ArcelorMittal France a déclaré qu’il était encore trop tôt pour évaluer précisément le nombre de personnes concernées. Bruno Ribo a souligné le démarrage la semaine prochaine du processus d’orientation-consultation avec les syndicats. Les possibilités de reclassement au sein du groupe seront privilégiées, mais la situation est jugée critique. Les syndicats, notamment la CGT, critiquent un projet jugé « incohérent » et “incompréhensible”, évoquant un « tsunami social et industriel».

La direction évoque la crise historique traversée par l’acier européen comme principale raison. L’industrie sidérurgique est fortement affectée par le coût élevé de l’énergie, essentiel pour les hauts-fourneaux, et par une demande d’acier au plus bas historique. La pression est intense face à la concurrence internationale, sans oublier les contraintes environnementales imposées par l’Europe qui désavantagent l’industrie européenne par rapport à la production chinoise moins respectueuse de l’environnement. De plus, les nouvelles taxes douanières imposées par Donald Trump sur l’acier importé aux États-Unis viennent aggraver la situation.

ArcelorMittal France cherche à atténuer les conséquences en maintenant son projet de décarbonation du site de Dunkerque. Bien que ce projet soit actuellement suspendu en raison du contexte, il n’est pas abandonné. Un investissement proche de deux milliards d’euros, dont l’État apportera 850 millions, est envisagé si la direction décide de le concrétiser. En parallèle, face à la crise sidérurgique touchant toute l’Europe, le gouvernement britannique a récemment pris le contrôle des deux derniers hauts-fourneaux de British Steel menacés de fermeture au Royaume-Uni. Même si le plan de licenciements est écarté, le terme « nationalisation » reste au cœur des débats.

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