L’industrie française sera toujours à la traîne en Europe

L'industrie française sera toujours à la traîne en EuropeLes deux longues années de pandémie ont plongé l’industrie tricolore déjà affaiblie dans une profonde léthargie. Après de multiples confinements et des pagailles en chaîne dans les grands ports de commerce de la planète, l’industrie a payé un lourd tribut dans cette profonde crise.

L’éclatement du conflit en Ukraine et la politique zéro-covid menée en Chine ont une nouvelle fois porté un coup dur au «Made in France», même si l’industrie tricolore a retrouvé des couleurs en 2021, puisque, selon l’observatoire Trendeo de l’emploi et de l’investissement, les créations d’usines ont fortement augmenté en 2021, en France, avec un solde positif de 120 usines nouvelles .

Après des années de délocalisation, la part de l’industrie manufacturière dans le produit intérieur brut hexagonal a dégringolé pour atteindre environ 10 %, soit l’un des niveaux les plus bas en Europe.

Selon une évaluation du cabinet de conseil et d’audit PwC France dévoilée ce jeudi 12 mai, l’industrie regagnerait 2 points dans le PIB tricolore d’ici à 2030, pour atteindre 12 % à condition d’investir 100 milliards d’euros entre public et privé.

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En Allemagne, la part de l’industrie s’élève à 21 % pour l’industrie manufacturière, 19,7 % en Italie ou encore 16 % en Espagne. « Je pense que nous n’avons pas conscience de la situation de notre industrie. Quantitativement, la France part de tellement bas que même avec un effort très élevé, cela ne permet pas de rattraper notre retard par rapport à la moyenne européenne», explique à La Tribune Olivier Lluansi, associé chez PwC et ancien conseiller industrie à l’Élysée.

Certaines grandes filières seront les grandes bénéficiaires de ces différents plans. «Il s’agit des composants électroniques et la production de produits pharmaceutiques, les véhicules électriques, le recyclage du plastique et des matériaux de construction notamment via la décarbonation de ces industries», complète Olivier Lluansi, ancien délégué aux Territoires d’industrie lancée par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe sous la coupole du Grand Palais en novembre 2018.

«Entre 1974 et 2018 les branches industrielles ont perdu près de la moitié de leurs effectifs (2,5 millions d’emplois), l’industrie ne représentant plus aujourd’hui que 10,3 % du total des emplois», expliquait le dernier rapport de la commission d’enquête parlementaire sur la désindustrialisation.

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