L’Angleterre fait face à une invasion de coccinelles

Autrefois porte-bonheur, la superstition est désormais source d’anxiété pour de nombreux Britanniques. Actuellement, la Grande-Bretagne doit faire face à une invasion de coccinelles, ces petites bêtes se faufilant habilement jusque dans les foyers.
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La coccinelle arlequin (Harmonia axyridis) est une voyageuse venue tout droit d’Asie orientale, arpentant les contrées du Japon, de la Chine et de la Russie. Elle se pavane fièrement, mesurant jusqu’à 9 mm, et a été importée en Europe pour mener une guerre locale contre les pucerons. D’après le Natural History Museum, ces petites créatures ont fait leur entrée sur le territoire en 2004, vraisemblablement débarquées en Grande-Bretagne comme alliées naturelles contre les parasites, voyageant peut-être depuis l’Europe ou les États-Unis où elles furent initialement introduites.
Les réseaux sociaux regorgent de témoignages surprenants : “À peine immobiles quelques instants, une multitude vient se percher sur nous”, rapportent les internautes sur divers forums en ligne. À Weston-super-Mare, des internautes parlent d’une “invasion apocalyptique de coccinelles”. Les insectes s’approprient allègrement les voitures, s’invitant même à la table de la nourriture.
D’après les informations du site local Burnham-On-Sea, cet été a vu l’arrivée massive de milliers de coccinelles sur les plages du sud de l’Angleterre. La BBC a décidé de surfer sur la vague en publiant une vidéo sur TikTok suite à cet événement. Selon l’expert en biologie, ces créatures inoffensives ne font que vaquer à leurs occupations alimentaires.
La majestueuse ville de Londres n’a pas été épargnée non plus. Un essaim d’insectes s’est invité à un match de cricket opposant l’Angleterre à l’Inde, forçant une pause inattendue, selon les informations du journal The Sun.
En cette saison, le Royaume-Uni a vécu un été d’une chaleur inédite, établissant ainsi un nouveau record de température depuis le commencement des observations, d’après les données de l’agence météorologique britannique. Ceci pourrait en partie justifier la multiplication de certaines espèces d’insectes.
Selon François Lasserre, vice-président de l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE), ces migrations sont le fruit d’une multitude de facteurs. Les coccinelles peuvent profiter d’un festin plus abondant si le nombre de prédateurs de pucerons diminue. Il est crucial de garder à l’esprit que ces demoiselles à pois sont en réalité des chasseuses rusées, explique l’entomologiste. Il souligne que ce comportement est temporaire car les coccinelles passent l’hiver en mode pause dès l’automne.
Ces petits scarabées ne sont pas une menace pour les humains, mais certains chercheurs soulignent les dangers qu’ils peuvent poser pour la faune environnante et l’harmonie de la biodiversité. D’après une recherche menée par l’institut CABI de Delémont, expert en espèces envahissantes, il a été révélé que l’introduction de la coccinelle asiatique a entraîné une chute dramatique du nombre de coccinelles à deux points, celles-ci ayant vu leur population décliner de manière significative de 2006 à 2017.
Selon François Lasserre, il y a de la place en abondance pour chacun et chacune. Aucune créature ne peut se substituer à une autre. Pour contrer l’intrusion dans nos demeures, le naturaliste suggère : “Plutôt que de les éliminer, il est préférable de les reconduire à l’extérieur ou même de leur construire un abri. Cela résoudra mieux la situation.”
D’autre part, tandis que quelques internautes s’alarment de la découverte d’un champignon sur certaines personnes, les chercheurs du Musée National d’Histoire Naturelle rétablissent la vérité : “Il est incapable de contaminer les êtres humains”. Max Barclay, conservateur émérite des coléoptères au musée, affirme catégoriquement : “Nous ne cultivons pas de champignons sur notre exosquelette, et nous n’avons pas de relations intimes avec les coccinelles.”
D’après la BBC, la Grande-Bretagne a déjà eu affaire à des envahisseurs à carapace rouge et noire. En 1976, une armée innombrable d’insectes avait déjà envahi les côtes britanniques.