L’une des dernières guillotines de France exposée au Mucem

Voici l’une des dernières guillotines utilisées en France, prête à être dévoilée au public dès le mercredi 9 octobre au musée. Le Mucem à Marseille met en lumière l’un de ses « engins de la mort» issus de ses collections, à l’occasion de la cérémonie de panthéonisation de Robert Badinter. En 1982, juste après l’abolition de la peine de mort, l’ancien gardien des Sceaux avait inscrit deux guillotines au registre du patrimoine national, des objets si singuliers qu’ils demeuraient cachés au regard du public.
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Il est impossible de retenir un frisson d’effroi face à la résurrection de la guillotine, manipulée avec précision par les équipes du Mucem pour son installation. Imposante, mesurant quatre mètres de haut et pesant 800 kilos, elle se tient là, sa lame oblique ayant déjà tranché des destins. Le public ne va pas rester indifférent. « Ce spectacle promet d’être d’une puissance inouïe», prédit Marie-Charlotte Calafat, directrice scientifique du Mucem. Au cœur des collections du musée, la guillotine sommeillait, démembrée, sans mode d’emploi. « Nous ne disposons pas d’un kit de montage, mais il est notoire que le dernier bourreau parvenait à remonter la guillotine en seulement vingt minutes en cas de besoin», révèle Marie-Charlotte Calafat.
Le compte exact des exécutions effectuées par cette guillotine demeure un mystère, cependant, en ce jour, sa lame refuse obstinément de se mouvoir. Selon Pierre Olivier Costa, directeur du Mucem, Robert Badinter, fervent opposant à la peine de mort, n’a pas cherché à abolir les guillotines, mais a préféré qu’elles demeurent comme symboles.
Le directeur du Mucem explique, qu’il souhaitait exposer l’objet dans un musée afin que le public puisse également être confronté à cette machine de mort. Une rencontre insolite. Cette guillotine, telle une star capricieuse, n’avait daigné se dévoiler que trois fois devant les yeux du public, se dissimulant souvent derrière un voile mystérieux. Une de ses rares apparitions s’était déroulée en 2010, au sein du prestigieux musée d’Orsay. Demain, en hommage à Robert Badinter, l’exposition permanente du Mucem proposera la possibilité d’admirer la guillotine, exposée dans l’une de ses salles.