Le président turc Recep Tayip Erdogan plombent l’économie turque avec ses projets fous
Le président turc Recep Tayip Erdogan a défrayé la chronique en multipliant le coups de force en Méditerranée. Sur son territoire, il multiplie les projets pharaoniques, moins médiatisés à l’étranger, qui permettent à son clan d’accaparer les richesses du pays. Un clientélisme qui fragilise une économie plombée par la crise sanitaire.
Les alentours du lac Küçükçekmece sont menacés par le dernier des projets pharaoniques du président turc Recep Tayyip Erdogan, le Canal Istanbul, le plus déraisonnable.
Une aubaine pour les entrepreneurs du secteur de la construction qui gravitent dans l’entourage du palais présidentiel et qui réalisent les grands travaux d’infrastructure dont Recep Tayyip Erdogan a couvert le pays depuis son arrivée au pouvoir.
Il n’y a plus aucune transparence dans les procédures, des dizaines d’exceptions, parfois même plus besoin d’appel d’offres du tout et les contrats sont distribués aux proches de l’AKP, le parti du président », ajoute cette enquêtrice tenace la journaliste Cigdem Toker qui fait face à plusieurs procès.
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Mais c’est sans compter sur l’interventionnisme du président Erdogan sur la politique monétaire. Les agences de notation Fitch et Moody’s, qui ont abaissé leur note de “stable” à “négatif”.
« Avec ses succès, la Turquie donnera une réponse adéquate aux agences de notation qui essaient de nuire à notre pays en affaiblissant la confiance des investisseurs », a-t-il promis, en inaugurant le tronçon d’une nouvelle autoroute dans le Nord Ouest du pays.
La récession atteindrait près de 10 % et le revenu moyen par habitant est revenu à son niveau de 2003, l’année de l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan.
L’industrie pharmaceutique américaine, par la voix de l’ambassadeur à Ankara, a ainsi menacé fin septembre de se retirer du marché turc si la Turquie ne lui remboursait pas ses factures : 2,3 milliards de dollars de dettes. Le système opaque de corruption et de clientélisme règne au sommet des institutions.
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Les affaires au sommet de l’Etat ont été en partie éventées dès décembre 2013 par des magistrats proches de l’imam Fethullah Gülen, réfugié aux Etats-Unis. A l’époque, le dossier avait été immédiatement refermé et les magistrats écartés. L’affaire a rebondi à New York avec l’arrestation de Reza Zarrab, richissime homme d’affaires turco-iranien au coeur du schéma de contournement des sanctions contre l’Iran par la Turquie. Un schéma mis en place sur ordre direct, a-t-il avoué face à la justice américaine, du président turc Erdogan.
L’économiste Mahfi Egilmez, ancien conseiller au Trésor, l’estimait à 23% le chômage en mars, avant le début de la pandémie. Chez les moins de 30 ans, le taux de chômage avoisine les 30%.
« La Turquie souffre d’un chômage élevé et n’est pas près de s’en sortir », affirme pour sa part Seyfettin Gürsel, qui précise qu’aux 4 millions de chômeurs recensés, s’ajoutent près de 5 millions de Turcs « désespérés » qui ne cherchent plus d’emploi.