La nouvelle politique de la restitution des biens culturels africains
Adopté par l’Assemblée, le projet de loi prévoit le retour au Bénin de 26 pièces – statues, siège royal, portes ouvragées notamment – du « trésor de Béhanzin » provenant du pillage du palais d’Abomey en 1892.
Ces pièces sont encore au musée Jacques-Chirac, quai Branly à Paris. Exposés au Musée des civilisations noires de Dakar depuis son ouverture en décembre 2018, ils ont été symboliquement remis – sous forme de prêt de cinq ans – par la France au président Macky Sall, lors de la visite à Dakar d’Édouard Philippe, alors Premier ministre, en novembre 2019.
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Cette loi marque le premier acte concret des propositions du « Rapport sur la restitution du patrimoine africain », remis fin 2018 à Emmanuel Macron par Felwine Sarr et Bénédicte Savoy.
Co-créateur avec Achille Mbembe des « Ateliers de la pensée » à Dakar, Felwine Sarr avait compris que le pouvoir macronien fonctionnait dans une logique d’opinion et l’avait interpellé sur le sujet.
Jusqu’à cette loi, le principe d’inaliénabilité des collections nationales des musées français rendait impossible toute restitution définitive… Elle n’a in fine guère reçu d’opposition, si ce n’est celle de Stéphane Martin, l’ancien directeur du musée Jacques-Chirac.
Certains politiques, à l’instar du sénateur Ladislas Poniatowski (LR), s’interrogent enfin sur la pertinence du financement français accordé au musée d’Abomey, ville natale du président béninois Patrice Talon, qui accueillera le retour du « trésor de Béhanzin ».