L’OMS et l’Unicef veulent tenter de mener une campagne de vaccination dans la bande de Gaza
Comme c’était redouté ces dernières semaines face à la dégradation continue des conditions de vie et une situation sanitaire déplorable dans la bande de Gaza, un premier cas de polio a été annoncé par le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, vendredi 16 août. «Il est impossible de mener une campagne de vaccination contre la polio au milieu de la guerre», a insisté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sur X. «Une pause polio est nécessaire».
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Auparavant, l’OMS et l’Unicef avaient demandé dans un communiqué des pauses humanitaires de «sept jours» afin de mettre en place deux campagnes vaccinales. Ces deux séries «devraient être lancées à la fin du mois d’août et en septembre dans l’ensemble de la bande de Gaza pour prévenir la propagation du variant qui circule actuellement», connu sous le nom de cVDPV2, selon les deux agences onusiennes.
L’Unicef a commandé 1,6 million de vaccins pour lancer cette vaste campagne, a détaillé Jonathan Crickx, directeur de communication de l’Unicef pour la Palestine, à franceinfo. «Un cessez-le-feu est le seul moyen d’assurer la sécurité de la santé publique dans la bande de Gaza et dans la région», rappellent l’OMS et l’Unicef dans leur communiqué. Côté logistique, l’Unicef va devoir acheminer «des petits frigos portables» pour conserver les vaccins, car «seul 25 % de la chaîne du froid dans la bande de Gaza est encore fonctionnelle», d’après les études de l’Unicef. Cette opération doit mobiliser 708 équipes et 2 700 agents de santé, notamment «dans les hôpitaux, les hôpitaux de campagne et les centres de soins de santé primaires de chaque municipalité de la bande de Gaza», selon le communiqué.
Pour empêcher la propagation de la polio et sa réapparition, une couverture vaccinale d’au moins 95 % est nécessaire durant chaque cycle de campagne, précise-t-il encore. Manque d’eau, de nourriture, de médicaments et de soins… A Gaza, les conditions de vie dégradées ont pu favoriser la propagation de maladies évitables par la vaccination comme la polio. À cela s’ajoute un système de santé très perturbé. « On peut considérer que la vaccination de routine qui a lieu sur tous les bébés après leur naissance ne se déroule pas correctement.» En raison des hostilités, la couverture vaccinale de routine pour la poliomélite a chuté de 99 % en 2022 à moins de 90 % au premier trimestre 2024 à Gaza, selon l’Unicef.