6 réacteurs nucléaires EPR NM verront le jour en France
Mise à jour le 14/02/2022 – En France, la nouvelle génération des réacteurs nucléaires s’appelle EPR, dont Flamanville accueille la tête de série. Il y aura bien de nouveaux réacteurs nucléaires qui seront construits en France. À l’occasion d’une prise de parole le 10 février 2022, Emmanuel Macron a fait savoir que six nouveaux réacteurs nucléaires verront le jour, et possiblement huit de plus à plus long terme.
En novembre 2021, au détour d’une allocution, Emmanuel Macron avait tracé la perspective de relancer la filière nucléaire en France, après des années sans nouveau chantier.
« Si nous voulons notre énergie à des prix raisonnables, il faut économiser notre énergie et investir sur l’énergie décarbonée sur notre sol », avait-il justifié alors. Il ajoutait que la consolidation de l’industrie nucléaire dans l’Hexagone assurerait aussi « l’indépendance énergétique de la France » et à soutenir la politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Un EPR désigne un réacteur de troisième génération, dont la conception démarre à partir des années 90, avec pour objectif de succéder aux technologies passées ou actuelles . En France, il y a actuellement 56 réacteurs nucléaires répartis dans 18 centrales sur le territoire métropolitain. L’EPR est un acronyme pour European Pressurized water Reactor, soit réacteur à eau pressurisée européen. Il y a aujourd’hui un seul EPR en construction en France, la tranche 3 de Flamanville. Les tranches chinoises sont les seules en service.
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Les coûts se sont par ailleurs envolés : l’estimation à l’époque chiffrait un chantier à 3 milliards d’euros. Aujourd’hui, EDF table sur 12,7 milliards d’euros — quatre fois plus. Et du côté de la Cour des comptes, le tableau est encore plus sombre : le coût global, en incluant d’autres dépenses périphériques, mais indispensables, atteindrait 19 milliards, selon une évaluation de juillet 2020.
C’est dans ce contexte qu’émerge l’EPR2, aussi surnommé EPR NM (nouvelle modèle) . L’EPR2, explique la Cour des comptes dans un autre rapport, vise en fait à proposer une évolution de l’EPR qui serait « plus simple et moins cher à construire », alors que le chantier à Flamanville était décrit comme un « échec opérationnel, des dérives de coûts et de délais considérables ». Il vise aussi à intégrer les retours d’expérience de Flamanville, mais également de l’accident de la centrale de Fukushima-Daiichi au Japon, en 2011, afin d’améliorer la sécurité générale, l’exploitation et l’entretien des installations.
En 2019, la nouvelle configuration a reçu un avis favorable de l’Agence de sûreté nucléaire . « Les objectifs globaux de sûreté, le référentiel de sûreté et les principales options de conception sont globalement satisfaisants », a commenté l’autorité administrative indépendante. « Il répond aux missions généraux de sûreté des réacteurs de troisième génération».
De son côté, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire , qui est expert sur la question des risques radiologiques et nucléaires, indiquait en 2019 « que les choix de conception retenus par EDF sont de nature à garantir un niveau de sûreté pour l’EPR NM au moins équivalent à celui de l’EPR de Flamanville », lui-même jugé plus sûr que les générations précédentes.
Jeudi dernier, Emmanuel Macron a détaillé un plan de relance du nucléaire français, ainsi que des investissements dans les énergies renouvelables dans un objectif de neutralité carbone en 2050. Mais, tous ces investissements sont encore théoriques tant qu’ils n’ont pas été validés au niveau législatif. Ils tiennent donc plus de la promesse de campagne.