Dans cette enquête, les auteurs entendent aussi pointer la responsabilité d’ecclésiastiques qui ont fermé les yeux sur les agressions permettant ainsi qu’elles se reproduisent pendant des décennies.
Que savait Benoit XVI ? Un rapport très attendu sur les abus sexuels envers des mineurs dans l’Église catholique en Bavière doit clarifier jeudi si le pontife émérite Benoît XVI et d’autres ecclésiastiques de haut rang ont autrefois couvert un prêtre pédophile.
L’objectif de cette expertise menée par un cabinet d’avocat munichois, qui doit être présentée aujourd’hui , vise avant tout à recenser les cas d’abus sexuels contre des enfants entre 1945 et 2019 dans l’archevêché de Munich et Freising.
En 1980, un vicaire de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Peter Hullermann, est accusé d’abus sexuels graves sur mineurs. L’Église « règle » le problème en le transférant. Il arrive en Bavière, où, malgré une thérapie psychiatrique, il poursuit les sévices.
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En 1986, un tribunal le condamne à une peine de prison avec sursis. Mais, il est de nouveau transféré dans une autre ville bavaroise où il officie en qualité de prêtre pendant une vingtaine d’années et aurait alors récidivé.
En 2010, sous le pontificat de Benoît XVI, il est finalement contraint à prendre sa retraite. Cette même année, éclatent les premières grandes révélations de pédophilie dans l’Église catholique en Allemagne.
L’enquête de Munich constitue un nouveau chapitre dans l’élucidation des actes de pédophilie qui touchent l’Église catholique dans le monde entier. Quatre ans auparavant, un rapport a dévoilé qu’au moins 3 677 enfants avaient été abusés sexuellement depuis 1946 par plus d’un millier de membres du clergé allemand. La plupart n’ont jamais été sanctionnés. Depuis, chaque diocèse a mandaté des enquêtes locales.