Le gouvernement a tenté mardi d’éteindre la polémique sur l’impact de la réforme des retraites sur les femmes, « un peu pénalisées » de l’aveu même d’un ministre qui a permis à la gauche de s’insurger contre un projet « anti-femmes ».
« Je ne peux pas laisser dire que notre projet ne protégerait pas les femmes. Au contraire », a lancé Élisabeth Borne à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement, en réponse à la députée socialiste Mélanie Thomin qui a estimé que les femmes seraient « plus lourdement pénalisées » par le report de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
Longuement chahutée sur les bancs de la gauche, la Première ministre a assuré que la réforme réduirait « les inégalités inacceptables entre les femmes et les hommes au moment de la retraite ».
« Nous protégeons les femmes qui ont des carrières incomplètes et hachées, les femmes qui ont commencé à travailler tôt, les femmes qui ont de petites pensions », a-t-elle insisté. « Les femmes seront les premières bénéficiaires de la revalorisation des petites pensions », a-t-elle ajouté.
« La réforme contribuera à réduire l’écart de pension entre les hommes et les femmes », a redit la cheffe du gouvernement, dénonçant un « faux procès », mais ajoutant espérer que le débat parlementaire permettrait de « continuer d’enrichir le projet ». Il montre que cette dernière va conduire les femmes à allonger leur carrière davantage que les hommes, tout en contribuant à réduire les écarts de pensions entre les deux sexes.
À LIRE AUSSI >> Nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites le mardi 31 janvier
Les femmes « sont un peu pénalisées par le report de l’âge légal, on n’en disconvient absolument pas », avait assuré lundi le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester. « Même le gouvernement finit par reconnaître que les femmes seront pénalisées par le report de l’âge légal », a tweeté le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. « Quand un ministre lui-même l’admet, que les femmes vont être pénalisées » par le report de l’âge légal, « alors c’est un bon motif pour le retirer de ce projet de loi ».
Comme Élisabeth Borne, Olivier Véran a énuméré les avantages escomptés pour les femmes, notamment le fait qu’elles seront à 60 % les bénéficiaires de la revalorisation des petites retraites à 1 200 euros brut. « Il faut juste comprendre que les 1 200 euros sont là pour vous faire avaler la pilule », a protesté Jordan Bardella, soulignant qu’ils ne concerneraient que les personnes qui ont fait une carrière complète au Smic.