Les soignants « n’ont malheureusement plus envie de se casser la tête pour 1 600 balles par mois»

«Au niveau infirmières, on aide quand-même nos aides-soignants, explique Pauline. Finalement, il faut qu’on fasse les deux métiers en même temps parce que sinon, la pauvre aide-soignante qui est toute seule pour dix patients, pour dix toilettes, elle ne s’en sort pas. Ainsi, on se tape tout le travail pour 1 900 euros nets par mois. C’est un peu juste», estime l’infirmière.
Pauline voudrait que les heures supplémentaires soient majorées à 100 %, comme pendant la Covid, mais cette fois-ci en permanence. Les soignants aimeraient aussi une revalorisation pérenne du travail de nuit et des week-ends, car la rémunération, c’est la clé pour Julien, infirmier en réanimation dans le même hôpital.
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« Tant que l’on n’aura pas déjà cette reconnaissance salariale et aussi du travail que l’on fait, les gens n’ont malheureusement plus envie de se casser la tête pour 1 600 balles par mois».
Un collectif de plus de 5 000 médecins, soignants et agents hospitaliers a exigé récemment un horaire défini et un ratio maximal de patients par infirmière. Il faut dire qu’en quatre ans, les effectifs infirmiers de l’AP-HP, d’environ 17 000 en 2018, ont fondu de 10 %, avec pour conséquence une proportion de lits fermés qui s’est aggravée.