Vives critiques de la Cour des comptes sur l’Ordre des médecins
Agressions sexuelles sanctionnées « bien après des sanctions pénales », comptes « souvent incomplets et insincères », indemnités « indûment perçues » : la gestion de l’Ordre des médecins se caractérise « par des faiblesses, voire des dérives préoccupantes », estime la Cour des comptes dans un rapport publié lundi.
Le « fonctionnement » de cette institution « ne s’est pas assez modernisé » et « des missions importantes qui justifient son existence » comme le suivi de l’obligation de formation continue ou du respect des règles déontologiques des médecins « sont peu ou mal exercées », poursuivent les Sages de la rue Cambon.
« Si l’Ordre conteste une grande partie de l’analyse portée sur sa gestion, il reste soucieux de poursuivre la modernisation de l’institution d’ores et déjà engagée depuis six ans.
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« La gestion des ressources humaines » devrait en outre « être professionnalisée, tant sont grandes les disparités de rémunérations et d’avantages sociaux », estime la Cour, qui appelle à cesser « définitivement » les recrutements « favorisant les liens familiaux ».
La Cour des comptes épingle également la non-représentativité du Conseil de l’Ordre, très masculin et âgé. Des efforts reconnus par les Sages dans leur rapport : « les constats de la Cour ont conduit l’Ordre des médecins à mettre en œuvre en 2019, quelques-unes » de ses recommandations « et à annoncer des mesures correctrices ».
Ce rapport risque de crisper quelque peu certains médecins. Car le budget de l’Ordre ne dépend pas de l’État, mais des cotisations de ces derniers, obligés d’adhérer. Avec « plus de 300 000 médecins inscrits, l’Ordre dispose d’un budget annuel d’environ 85 millions d’euros », selon la Cour.