Avec 467 000 électeurs inscrits pour départager les candidats de gauche, la primaire populaire, une initiative citoyenne parfois décriée, a réussi son pari au-delà de ses espérances, et ne devrait pas laisser indifférents les candidats, même ceux qui ne veulent pas y être soumis.
Les électeurs avaient jusqu’à dimanche soir minuit pour s’inscrire et pouvoir voter en ligne du 27 au 30 janvier afin de désigner, parmi sept personnalités de gauche, celle qui sera soutenue. « C’est la première fois qu’il y a un mouvement citoyen d’une telle ampleur qui fait irruption dans le jeu électoral », ajoute Samuel Grzybowski, un autre organisateur, rappelant que la majorité des électeurs de gauche ne savent pas encore pour qui voter et souhaitent le rassemblement à la présidentielle.
Pour l’heure, la gauche compte cinq candidats principaux – l’insoumis Jean-Luc Mélenchon, l’écologiste Yannick Jadot, la socialiste Anne Hidalgo, le communiste Fabien Roussel et Christiane Taubira – sans qu’aucun ne puisse rivaliser avec les droites et Emmanuel Macron en vue du premier tour le 10 avril.
Le nombre des inscrits pour voter s’est accéléré ces derniers jours, avec notamment l’arrivée officielle dans la campagne de Christiane Taubira, la seule des principaux candidats de gauche qui défend cette investiture et a promis de se soumettre à son résultat.
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Les candidats ont dénoncé « une démarche insincère » , « une machine à perdre » ou encore « une consultation qui va classer les personnes » , puisque les électeurs vont effectivement évaluer tous les candidats au « jugement majoritaire » .
Celui ou celle qui gagnera bénéficiera de la force militante de la primaire. À condition qu’il signe un contrat d’engagement, et s’engage « à inclure l’esprit du Socle Commun programmatique dans son programme ».