L’écart réel de la consommation d’énergie entre les “passoires thermiques” et les logements les mieux isolés est largement surévalué

À LIRE >> Mark Zuckerberg veut copier le système existant sur la plateforme X
Les chercheurs du CAE ont comparé les prévisions de consommation d’énergie théorique des DPE, les diagnostics de performance énergétique, aux consommations réelles des logements. Alors que l’écart de consommation entre les logements AB et ceux notés G est censé être de 560 %, l’étude indique une différence réelle de « seulement » 86 %. Moins du double de consommation d’énergie entre les logements les plus performants et les «passoires thermiques», quand les DPE estime la différence à cinq fois plus…

Le principal facteur qui explique ce très grand écart entre mesure théorique et consommation réelle, c’est l’adaptation comportementale des ménages face à la performance énergétique de leur logement. « Quand ça vous coûte cher de vous chauffer, vous chauffez relativement peu. En revanche, quand vous êtes dans un très bon logement, vous vous chauffez un peu plus». « Ce sont plutôt des ménages à revenus élevés qui occupent les logements A et les ménages à bas revenus qui occupent les logements G».
Les autres éléments de réponse se trouvent dans les malfaçons des travaux réalisés ou l’imprécision, volontaire ou non, des DPE. «Un diagnostic sur six est toujours considéré comme ‘manipulé’ pour faire augmenter le prix de son logement», rappelle un ingénieur du Cired.
Malgré ces inexactitudes, pas question pour le chercheur de remettre en cause l’existence des DPE : «C’est simplement un diagnostic de l’état d’un logement. Mais, un logement, ça vit avec des occupants qui ont tous des comportements différents. On sait que c’est une mesure imparfaite.» D’ailleurs, le bénéfice de ces rénovations thermiques trouve une justification autre que la réduction des émissions de CO2, qui pourraient être neutres si 55 % des logements les moins bien classés étaient rénovés.