Pourquoi les messages de prévention passent mal envers les jeunes ?
A en croire la chercheuse Angela Sutan, c’est ce mécanisme (bien plus qu’une supposée indifférence au monde) qui s’expose, à l’heure du Covid-19, dans les images de soirées trop dé-confinées, auxquelles se sont joints cet été une partie des Français, et notamment les plus jeunes citoyens.
Ce comportement porte un nom que les psychologues connaissent bien : « l’effet de licence ». Si on y ajoute l’idée, beaucoup relayée, selon laquelle la deuxième vague de l’épidémie n’arriverait qu’en automne, la conviction s’est forgée que l’été serait un moment de répit », analyse aussi le sociologue Henri Bergeron, directeur de recherches au CNRS.
« Les jeunes sont globalement moins sensibles au risque sanitaire que le reste de la population, parce qu’ils y sont moins exposés et que les maladies leur semblent lointaines, irréelles », avertit François Alla, professeur de santé publique et médecin au CHU de Bordeaux (Gironde), qui souligne que les jeunes, bien informés, ont lu et compris que le Sars-CoV-2, le coronavirus à l’origine du Covid-19, les exposait peu à des complications sévères.
« Mais si on explique : Je protège les autres, je mets mon masque, le message passera beaucoup mieux », promet François Alla, convaincu que l’argument fera mouche auprès d’une génération réputée bien plus altruiste que les précédentes.
« Nous sommes dans une période très responsable : il a été démontré que les jeunes sont ceux, dans la population, qui pensent le plus à leur impact économique, social ou environnemental », abonde l’économiste Angela Sutan, prête à parier que les vingtenaires seront les premiers à respecter la norme, pour peu qu’elle soit claire. » Comme quand on dit « ne boit pas » à son enfant, alors qu’on consomme soi-même de l’alcool.
VAaQ : Ce n’est parce que un adulte fait ceci ou cela que l’enfant ou un autre doit le reproduire. Cela s’appelle l’Éducation et le bon sens.