La dérive sécuritaire en Europe est dangereuse
La dérive sécuritaire en Europe est dangereuse. «On est en train de démanteler pierre par pierre tout l’édifice de protection des droits de l’homme qui a été bâti depuis la seconde guerre mondiale», a dit John Dalhuisen, le directeur Europe et Asie centrale de l’association de défense des droits humains, lors d’une conférence de presse, à Paris.
La menace terroriste aurait ainsi provoqué une inversion de raisonnement chez les Européens : «L’idée selon laquelle le rôle du gouvernement est d’assurer la sécurité afin que la population puisse jouir de ses droits a laissé la place à l’idée que les gouvernements doivent restreindre les droits pour assurer la sécurité», note l’organisation non gouvernementale internationale (ONGI), qui considère que le chemin emprunté par les pays européens face au terrorisme est «dangereux».
Certains pays, comme le Royaume-Uni, avaient commencé dès le début des années 2000 à durcir leur législation, notamment à la suite des attentats dans le métro de Londres en 2005. Mais cela ne les a pas mis à l’abri de la vague sécuritaire actuelle.
Certains texte autorise des interceptions de communication en masse, l’accès et la collecte de données personnelles, y compris en dehors des frontières britanniques.
Cette loi, qui autorise également de pirater des équipements, est «dénuée de mécanisme de contrôle indépendant délivrant les autorisations».
La loi française de juillet 2015 sur le renseignement, elle aussi critiquée en son temps par Amnesty International, dispose au moins de mécanismes de contrôle.
L’un des constats frappants de ce rapport est que les lois qui restreignent certaines libertés ou droits fondamentaux, comme la liberté d’expression, le droit à la vie privée ou la liberté d’aller et venir, ont été portées par des gouvernements modérés.