Quelques jours après les dissensions au gouvernement sur le menu sans viande dans les cantines scolaires de Lyon, le projet de loi “Climat et résilience” pourrait bien provoquer l’indigestion en Macronie.
“C’est le texte le plus dense qu’on va voter, ses enjeux sont colossaux et pour des raisons de politique interne on va passer à côté”, regrette, par exemple, un député LREM impliqué dans les questions environnementales en pointant le distribution autour de cette commission spéciale: “quand on voit l’équipe qui a été choisie, il y a de quoi être inquiet. Ils ont choisi des profils pour cadenasser les choses et pas pour faire avancer le texte.”
Pour l’élu, la présence de son collègue Jean René Cazeneuve, député marcheur du Gers et membre de la commission des finances, comme rapporteur général est un révélateur: “c’est plus un anesthésiste qu’un accélérateur.” “Au dernier moment ils ont choisi Jean René Cazeneuve au prétexte qu’il s’y connaissait, alors qu’il ne s’y connait en rien”, peste-t-il, ajoutant sur le même ton: “quand on voit qu’ils ont casé Aurore Bergé, alors qu’elle n’a rien suivi des travaux de la Convention et qu’elle n’y connait que dalle, il y a de quoi tomber de l’armoire…” Ambiance.
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Au milieu, Barbara Pompili -qui a perdu plusieurs arbitrages sur son propre texte- a prévenu, le 25 février dernier, dans un entretien au site d’informations écolos Reporterre qu’elle “n’acceptera aucune baisse d’ambition” lors des discussions au palais Bourbon…
La ministre qui a déjà agacé plus d’un marcheur “loyal” quand elle a créé son courant “En commun” avec le député Hugues Renson avant d’être nommée au gouvernement n’est pour ainsi dire pas attendue avec un tapis de rose au Palais-Bourbon.
Après les oppositions politiques, ce sont les instances et autres ONG spécialistes des questions environnementales qui pilonnent tour à tour le projet de loi “Climat et résilience.” “Les citoyens ont travaillé pendant un an, le gouvernement a rendu sa copie en trois mois et nous on va travailler en trois semaines en séance publique”, constate un marcheur sensible à l’écologie, avant de souffler: ”ça montre le niveau d’ambition.”