Bercy va-t-il sauver Atos, le géant français de la cybersécurité
Le groupe Atos, ex-champion français des services informatiques, est numéro deux derrière Capgemini. Cette entreprise, représentant environ 10 000 employés en France et plus de 100 000 dans le monde, se trouve en grandes difficultés financières depuis plusieurs années.
Lundi 5 février, l’action Atos a perdu le quart de sa valeur, une chute de 25 % l’a fait descendre à 2,95 euros en cours de séance. La situation est telle qu’Atos doit renoncer à son projet d’augmentation de capital de 720 millions d’euros, qui devait lui apporter une bouffée d’oxygène.
Confrontée à un mur de dettes, la société doit rembourser entre trois et quatre milliards d’euros d’emprunts et d’obligations avant fin 2025, auprès de 22 banques créancières. Atos a demandé la nomination d’un mandataire, un négociateur, pour l’assister dans ses discussions.
Un homme rôde autour de la proie, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, qui multiplie ses prises de participations en France, dans la presse, l’édition ou la distribution. C’est également à lui que Vivendi a revendu Editis, numéro deux de l’édition en France, qui compte plus de 40 marques d’éditions différentes, dont les éditions Robert Laffont, Bordas ou Plon.
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Un autre homme réapparaît, celui de Thierry Breton, ancien patron d’Atos, aujourd’hui commissaire européen au marché intérieur. Les mauvaises langues disent que Thierry Breton est parti, en 2019, à Bruxelles au bon moment. On l’accuse d’avoir fui pour ne pas être inquiété par ses décisions de stratégie industrielle, qui ont conduit le groupe à se démanteler.
Reste à connaître la réaction du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui, dans le quotidien économique Les Echos, affirme qu’il ne laissera pas tomber le groupe.
Atos a été sélectionné pour gérer le centre de commandes des opérations technologiques des 63 sites olympiques et paralympiques de Paris 2024.