Qui va payer la facture de la dette publique de la Covid-19 ?
« Une dette se rembourse toujours. » C’est le message que martèlent Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances, et Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes, et tous les hauts fonctionnaires de la direction du Budget dès que le brûlant sujet de la dette revient sur la table.
« Fardeau », « boulet », « épée de Damoclès »… Quelles que soient les expressions utilisées, le problème est le même : comment s’en libérer? « Vous ne pouvez pas faire une politique de relance en traitant l’épineux problème de la dette, atteste Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). »
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Et les Français pourraient bien être contraints de se serrer la ceinture. « Cela pourra passer par des hausses d’impôts, des cotisations, une baisse des pensions de retraite, un changement de notre modèle social, une diminution des services publics, poursuit l’économiste.
Selon moi, ce sera le grand sujet de la prochaine présidentielle. » L’exemple le plus extrême d’un pays qui a ployé sous le poids de sa dette ? Celui de la Grèce en 2015.
Pourrait-il y avoir une « ardoise magique », c’est-à-dire un effacement de la dette, comme certains l’espèrent? « Je pense malgré tout qu’une partie de notre dette — celle qui a permis de financer les mesures d’urgence, la baisse des recettes fiscales, la chute de la consommation… — sera mise de côté comme une dette Covid, estime Mathieu Plane.