Les lisières, ce lieu souvent sous-estimé
Pour protéger ces fameux pins maritimes du feu, mais également des ravageurs et du vent, des écologues plantent actuellement des lisières. Avec l’idée aussi que ces lisières puissent former un vaste réseau de corridors écologiques qui facilite la migration et la conservation des espèces, face au changement climatique.
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Quelques rares études avaient été menées sur leur rôle écologique, sur leur effet sur les cultures et les troupeaux dans les champs qui les bordent, mais il a fallu attendre 2024 pour qu’une première étude à l’échelle du continent européen permette de mieux apprécier leur importance écologique. Ainsi, on s’aperçoit à quel point les lisières sont partout.
En Europe, 40 % de la surface forestière se trouvent à moins de 100 mètres d’une lisière, 60 % des lisières étant en contact avec terres agricoles. Les lisières sont le refuge pour des espèces de plantes incapables de vivre en forêt ou dans les milieux ouverts, comme les anémones sauvages, le grémil bleu.
Elles hébergent également des oiseaux insectivores qui peuvent aider à défendre la forêt contre des ravageurs, beaucoup de reptiles, des musaraignes, des chauves-souris, beaucoup d’insectes pollinisateurs, comme les abeilles sauvages et les bourdons. Par rapport au reste de la forêt, les lisières mêlent davantage de plantes à fleurs, d’arbustes et d’arbres fruitiers. Contrairement à l’idée reçue, c’est en fait un milieu écologique beaucoup plus riche que la forêt elle-même.