Les incendies s’intensifient dans les forêts boréales
«La première quinzaine de juillet» a vu une «intensification remarquable des émissions provenant des feux de végétation dans l’Extrême-Orient de la Russie et dans les régions boréales d’Amérique du Nord», affirme l’institut européen Copernicus dans un bulletin publié mardi 16 juillet par son service de surveillance de l’atmosphère.
En Russie, le nombre d’incendies ne cesse d’augmenter, particulièrement en Sibérie (620 000 hectares de forêt brulé), observe l’Earth Observatory de la Nasa dans une note de blog, publiée le 9 juillet. Les images satellites de l’agence spatiale américaine présentent plusieurs feux dans les régions de l’oblast de l’Amour, de la République de Sakha – toutes deux à l’Extrême-Orient du pays – et en Transbaïkalie, une zone montagneuse russe proche de la Mongolie en Sibérie orientale. L’Agence fédérale des forêts de Russie a relevé dans son bulletin du 16 juillet 276 incendies en cours sur ces trois territoires.
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«Au 15 juillet, les émissions de carbone estimées des incendies de forêt en Russie ont déjà dépassé les émissions totales de juin-juillet des deux années précédentes», note le Cams qui scrute les feux repérables par satellite.
Le service des parcs nationaux de l’État américain explique dans une note de blog datant du 15 juillet que la saison de feux de forêt en Alaska débute fin mai pour se terminer à la fin du mois de juillet (250 000 hectares ont déjà brûlé en 2024). Plus à l’est, au Canada, après une année 2023 où le nombre d’hectares brûlés a battu des records, les incendies se sont intensifiés depuis le début du mois de juillet, notamment dans les provinces de l’ouest. En Alberta, l’intensité des feux est «très élevée par rapport à la moyenne 2003-2023, fin juin – début juillet», observe Copernicus.
Les autorités locales ont comptabilisé 129 feux actifs au 16 juillet. A l’échelle nationale, le Centre interservices des feux de forêt du Canada estime que le pays a perdu 1,5 million d’hectares de forêts depuis le début de l’année. Les feux, pour la plupart causés par la foudre, font partie du cycle naturel des forêts boréales, denses et difficiles d’accès. Fin juin, plusieurs scientifiques de l’université australienne de Tasmanie ont publié une étude dans le journal Nature Ecology and Evolution, s’intéressant au nombre et à l’intensité des feux de forêt.
Les chercheurs ont constaté que leur fréquence dans le monde avait été multipliée par 2,2 de 2003 à 2023. Ce sont notamment les forêts tempérées de conifères, dans l’ouest des États-Unis, et les forêts boréales qui couvrent l’Alaska, le nord du Canada et de la Russie, qui sont les plus touchées, avec une fréquence d’incendies multipliée respectivement par onze et sept.