La réforme de l’allocation aux adultes handicapés ferait-elle des perdants ?

La réforme de l’allocation aux adultes handicapés ferait-elle des perdants  ?Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées, l’a dit et redit : pas question de cesser de prendre en compte les revenus du conjoint dans le calcul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Motif : cette réforme ferait trop de perdants.

L’AAH, d’un montant maximum de 902,70 euros par mois, est versée aux personnes dont le handicap rend difficile l’accès au marché du travail. Son montant dépend du taux d’incapacité du bénéficiaire et des ressources de son éventuel conjoint. C’est là l’objet des critiques : si son partenaire gagne trop (plus de 2 200 euros par mois, selon un système un peu complexe d’abattements), le bénéficiaire ne touche pas d’AAH.

En mars 2019, elle assurait devant l’Assemblée nationale : «Cette mesure, dont l’impact budgétaire est très significatif, ferait 57 000 ménages perdants, avec des pertes mensuelles allant jusqu’à 600 euros par mois, pour un total cumulé de 187 millions d’euros.»

Les députés avaient retoqué le texte. Un an plus tard, en février 2020, nouveau texte, nouveaux débats, mais même position de la secrétaire d’Etat, qui avait déclaré : «Je m’engage devant vous tous dans cet hémicycle à vous présenter d’ici à juin un rapport très circonstancié sur les perdants et les gagnants» de l’individualisation de l’AAH. Juin est arrivé, mais pas le rapport promis.

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Rebelote le 18 février dernier : face à la commission des affaires sociales du Sénat cette fois, Sophie Cluzel affirme qu’une déconjugalisation du calcul de l’AAH «remet en question la définition même du couple.

Les associations entendent brandir les échéances électorales pour accélérer les choses car, comme le rappelle Arnaud de Broca : «Les électeurs handicapés sont aussi des électeurs.»

Une situation qui plonge dans une situation de dépendance économique et accroît le risque de violences conjugales, dénoncent les associations.

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