2 000 médecins étrangers risquent d’être licenciés faute de renouvellement de leur contrat

2 000 médecins étrangers risquent d'être licenciés faute de renouvellement de leur contratDepuis le 1ᵉʳ janvier dernier, selon les syndicats, 2 000 à 3 000 médecins étrangers qui exercent dans des établissements français risquent d’être licenciés de leur poste faute de renouvellement de leur contrat. On appelle ces médecins les «Padhue», l’acronyme pour «Praticiens à diplôme hors Union européenne».

Ces médecins, selon plusieurs syndicats hospitaliers, représentent un quart des praticiens exerçant aujourd’hui à l’hôpital. Depuis un an, pour continuer d’exercer et d’obtenir le statut de «praticien associé», mieux rémunéré, ces médecins étrangers doivent passer un concours appelé «EVC» pour «épreuves de vérification des connaissances».

La trentenaire est arrivée en France en 2019 depuis le Maroc. «Qui dit fin de contrat dit pas droit au titre de séjour avec un risque d’OQTF, soit partir du territoire francais, explique-t-elle. C’est une situation précaire, on ne prend pas en compte nos stages, ni nos pratiques, ni le temps passé à l’hôpital et ce qu’on a donné à l’hôpital et après deux ans, on nous dit ‘merci, au revoir’ », regrette Sarah. Son contrat se termine jeudi.

Un autre indique, «en travaillant 60 à 70 heures par semaine, il est impossible de préparer le concours, justifie-t-il, il faut le revoir pour les générations à venir. Il faut aussi complètement l’abandonner pour les personnes qui sont sur le terrain», réclame-t-il.

Contrat ou pas, le médecin va continuer d’exercer, dit-il, pour ne pas abandonner son collègue dans la même situation que la sienne. Le docteur Cyril Venet, anesthésiste au CHU de Grenoble, qui représente les médecins hospitaliers à Force ouvrière, demande la réintégration de ces médecins dans les services et la fin des OQTF pour les professions médicales.

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Maxime Morin, secrétaire général à la CFDT pour les cadres et directeurs d’hôpitaux, estime, lui, que le problème, ce ne sont pas les EVC comme telles, mais plutôt le moment où ces épreuves interviennent dans le parcours de ces soignants exerçant en France. « Vous voulez venir travailler en France passer le concours ? Si vous êtes reconnus, vous viendrez».

Aujourd’hui, le seul espoir pour ces médecins étrangers est de s’engager à repasser le concours avec la possibilité d’un exercice provisoire de treize mois supplémentaires. Le décret de la toute nouvelle loi qui l’autorise n’a toujours pas été publié.

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