Des électeurs de gauche hostile au vote-barrage contre Marine Le Pen

Des électeurs de gauche hostile au vote-barrage contre Marine Le PenFace au Rassemblement national, le barrage tiendra-t-il bon ? Ce week-end, le journal Libération a choisi de donner la parole à des électeurs de gauche qui, en cas de second tour Macron – Le Pen, n’iraient pas voter.

Combien sont-ils dans ce cas-là ? Difficile à dire. Les sondages actuels, qui placent Emmanuel Macron et Marine Le Pen a moins de cinq points d’écart en cas de deuxième tour, montrent que ce n’est pas seulement une vue de l’esprit.

Au lendemain du 21 avril 2002, le journal Libération publiait à ça une la photo de Jean-Le Pen avec ce slogan : « Non » ! En 2002 : un point d’exclamation. En 2022 : un point d’interrogation.

Il y a vingt ans, les mots « barrage républicain » étaient prononcés avec fougue et détermination – un côté barricade, poing levé, « le fascisme ne passera pas ». Il est intéressant de constater à quel point ce mot, barrage, a depuis perdu de sa force symbolique.

Oui, pour expliquer ce « barrage au barrage », il y a une forme de course à la pureté militante – sur le mode : “je ne toucherai pas un bulletin de vote qui ne correspond pas à mes idées” (c’est pourtant le principe d’une élection à deux tours : au premier on choisit le meilleur, au deuxième le moins mauvais).

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Ordonnances sur le code du travail et loi sécurité globale, ces électeurs ont l’impression que le « et de gauche et de droite », promis en 2017, s’est transformé en « et de droite et de droite ».

Avec la campagne électorale, ce sera autre chose : projet contre projet. Est-ce que l’on combat mieux le RN en l’affrontant sur ses thèmes (avec des réponses différentes) ; ou bien en lui laissant une forme de monopole ?

Si l’exécutif s’est droitisé à ce point, s’il est désormais situé à “la droite de la droite”, alors la gauche devrait avoir un boulevard ! Un champ libre absolu !

Pourtant, rien n’est joué. Les différentes forces de gauche devraient chercher comment se qualifier pour la finale, plutôt que de savoir quelle équipe elles vont soutenir depuis les tribunes.

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