16 septembre 2024

De nouveau, la France pourrait connaître des problèmes d’approvisionnement en médicaments cet hiver

De nouveau, la France pourrait connaître des problèmes d'approvisionnement en médicaments cet hiverLa France va-t-elle de nouveau connaître une pénurie de médicaments équivalente à celle de l’an dernier ? Durant l’hiver 2022-2023, certains produits, comme l’amoxicilline et le paracétamol, avaient connu des soucis d’approvisionnement plus ou moins longs. Ces tensions s’étaient avérées particulièrement problématiques fin 2022 et début 2023 dans un contexte de triple épidémie de Covid-19, de grippe et de bronchiolite.

À l’origine du problème : l’inadéquation entre un nombre de producteurs resserrés et une demande mondiale grandissante. Les fabricants pharmaceutiques ont par ailleurs délocalisé leurs productions en Inde et en Chine, où les coûts sont moins élevés, rendant le reste du monde dépendant de ces pays.

La guerre en Ukraine a aussi perturbé la chaîne du médicament, Kiev produisant un certain nombre de composants nécessaires à l’emballage des médicaments. Alors que l’automne est bien entamé, les pharmaciens sont de nouveau préoccupés.

Les autorités de santé se veulent néanmoins rassurantes. «Si on se focalise sur les molécules que l’on utilise pendant les pathologies hivernales, on est dans des situations où les stocks sont là, au niveau des industriels», a souligné Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l’ANSM, le 4 octobre sur franceinfo.

D’après le recensement effectué par l’ANSM au 18 octobre, le salbutamol était le seul médicament de l’hiver pour lequel le stock des industriels était en deçà de la normale. En revanche, Christelle Ratignier-Carbonneil a reconnu «des disparités d’accès au niveau des officines» sur certaines molécules, notamment sur l’amoxicilline, l’antibiotique le plus courant. Même son de cloche du côté d’Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, qui a pointé sur France Inter les «sur-stocks» réalisés par certaines «grosses pharmacies».

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L’Union européenne s’est aussi saisie du sujet. La Commission a dévoilé, fin octobre, son plan pour remédier aux pénuries, annonçant notamment le lancement d’un mécanisme européen de solidarité volontaire en matière de médicaments, dès octobre. Parmi les autres mesures dévoilées, on trouve aussi l’autorisation de dérogations réglementaires à partir de 2024, par exemple, en prolongeant la durée de conservation de certaines molécules ou l’acquisition de stocks conjoints à l’UE pour l’hiver prochain.

Parmi les pistes encore à creuser, il estime, comme de nombreux observateurs, qu’il «faut s’interroger sur la rentabilité» des médicaments pour les industriels… c’est-à-dire leur prix.

Les pharmaciens informes : on a des ruptures ponctuelles, qui vont durer un mois, deux mois, certaines peut-être plus. Mais, on a aussi des ruptures qui s’inscrivent dans la durée et là, cela devient dramatique.

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