La campagne d’immunité de la bronchiolite débute le 15 septembre
La campagne d’immunisation des nourrissons avec le nirsevimab, un traitement commercialisé sous la marque Beyfortus et destiné à limiter les risques de bronchiolite chez les bébés, débute à partir de dimanche 15 septembre.
Pour cela, quelque 600 000 doses ont été commandées à la fin du mois d’août pour approvisionner les pharmacies françaises, selon les chiffres du groupe pharmaceutique Sanofi. Ce traitement est très attendu des pédiatres et des familles. Administré aux tout-petits dès la maternité, il a une efficacité allant de cinq à sept mois.
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L’an dernier, il a permis d’éviter «environ 5 800 hospitalisations pour bronchiolite après passage aux urgences» entre le 15 septembre 2023 et le 31 janvier 2024 en France hexagonale, selon deux études menées par Santé publique France et l’Institut Pasteur.
Près de 600 000 doses, c’est près de trois fois plus de doses qu’à la saison dernière, où avec seulement 200 000 doses, la molécule n’a pas pu être administrée à tous les nourrissons. Victime de son succès, le traitement avait été réservé aux maternités dès le mois de septembre 2023.
Depuis le mois d’août, le Beyfortus n’est plus le seul traitement disponible pour prévenir la bronchiolite, cette maladie causée par un virus respiratoire syncytial , le plus souvent bénigne, mais qui présente parfois des formes sévères et peut nécessiter une hospitalisation.
Administré à une femme enceinte pendant le huitième mois de grossesse, le vaccin Abrysvo, pris en charge par l’assurance-maladie, permet de transmettre des anticorps au futur bébé jusqu’à ses 6 mois grâce au transfert d’anticorps maternels. «On espère qu’avec le vaccin et le traitement, nous allons pouvoir diminuer la gravité de la maladie et le nombre de cas», note Christèle Gras-Le Guen.
Tout l’enjeu de cette double campagne est d’éviter de revivre la saison 2022-2023, durant laquelle les hôpitaux étaient saturés face à une triple épidémie de grippe, covid-19 et bronchiolite, avec un total de 73 262 enfants de moins de 2 ans admis aux urgences entre novembre 2022 et janvier 2023, «ce qui est près de deux fois supérieur à la valeur moyenne des épidémies» enregistrées de 2015 à 2020, notait alors Santé publique France.
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«La bronchiolite est surtout un fardeau en termes de conséquences sur la santé des enfants, notamment en termes d’otites, de pneumopathies, et cela contribue à faire éclore l’asthme du nourrisson», rappelle Jean-François Pujol, secrétaire général du Syndicat national des pédiatres français.
« L’an dernier était un galop d’essai, tout à notre honneur, car nous étions le seul pays au monde à avoir lancé un essai de cette ampleur», souligne Christèle Gras-Le Guen, qui est également cheffe de pôle « femme-enfant-adolescent» au CHU de Nantes.