Les pharmacies appel à la grève
La pénurie de médicaments en pharmacie «devient insupportable», alerte samedi 20 avril sur franceinfo Pierre-Olivier Variot, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, alors que les syndicats de pharmaciens appellent à la grève des gardes le week-end de la Pentecôte et à la fermeture des officines le 30 mai.
«La pénurie de médicaments représente douze heures de recherches de médicaments par semaine pour une pharmacie moyenne», dénonce Pierre-Olivier Variot. Il l’assure, les professionnels du secteur alertent «depuis plusieurs mois, voire plusieurs années» sur les pénuries de médicaments dans les officines «pour les patients qui sont les plus fragiles et qui n’ont pas accès à tous leurs traitements».
Pierre-Olivier Variot reconnaît au passage «l’énorme travail de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) qui est fait» mais face à l’ampleur de la pénurie – «près de 4 400 médicaments manquants» — il estime que la tâche est «énorme» pour l’Agence.
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Autre raison qui pousse les professionnels du secteur à appeler à la grève : la revalorisation financière. «On a 80 % de notre activité liée à des prix de médicaments fixés par l’État et à des honoraires fixés par l’État». Pierre-Olivier Variot affirme que la masse salariale a augmenté de «18 % de 2021 à 2022, essentiellement dû à la covid», qui a conduit les pharmaciens à embaucher.
Enfin, le pharmacien alerte également sur la volonté du gouvernement à vouloir faciliter la vente de médicaments sur internet : « Si on met des plateformes, il n’y aura plus de sécurisations du circuit du médicament comme on l’a dans les officines », informe franceinfo.