Un changement de doctrine s’impose pour le maintien de l’ordre

Un changement de doctrine s’impose pour le maintien de l'ordre
Jean François Copé
Le Paris Saint-Germain a triomphé le 31 mai sur le terrain de Munich avec un score sans appel. Alors que la capitale française célébrait ce sacre européen, la France a une nouvelle fois été confrontée à des violences urbaines. Avant même le coup de sifflet final, la fête s’est transformée en chaos. À Paris, mais également dans des villes comme Amiens, Lyon, Nantes et Orléans, des scènes de violence ont éclaté, devenues presque banales. Vitrines brisées, commerces pillés, routes bloquées, véhicules incendiés et mobilier urbain détruit ont marqué cette nuit tumultueuse. Les forces de l’ordre, policiers et gendarmes, ont été une fois de plus la cible d’attaques, certains étant même visés par des tirs de mortier. À Paris, des groupes ont bloqué le périphérique. Le lendemain, les chiffres du match ont été éclipsés par d’autres : deux morts, plus de 500 interpellations, près de 300 gardes à vue et de nombreux policiers blessés.

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Dans ce contexte, les réactions politiques ont été variées. Plutôt que de condamner ces violences, la France insoumise a choisi de blâmer le ministre de l’Intérieur, l’accusant d’avoir « gâché la fête» et d’être responsable des débordements, une position jugée surréaliste. De son côté, le Rassemblement national a critiqué un prétendu laxisme du ministère, ignorant les 5 400 policiers déployés en région parisienne pendant le match.

Il est désormais évident qu’un changement de doctrine est nécessaire. Les effectifs déployés, bien que nombreux, ne suffisent plus à dissuader les fauteurs de trouble. Ce phénomène ne relève pas seulement d’un manque de personnel, mais d’un affaiblissement plus profond de l’autorité. Gérald Darmanin a proposé des mesures strictes pour sanctionner les agresseurs et les pilleurs, telles que des peines de prison ferment pour toute agression contre un représentant de l’État et des amendes lourdes pour dégradations de biens publics. Bien que ces mesures soient indispensables et doivent être mises en œuvre rapidement, elles ne suffiront pas à elles seules. Pour prévenir les pillages et contenir les violences, il est crucial d’affirmer l’ordre républicain dès qu’il est menacé.

Ce recul collectif face à la violence est préoccupant. La répétition de ces scènes de saccage, malgré les moyens déployés, témoigne d’une conception du maintien de l’ordre profondément affaiblie. En remettant en question l’action des forces de l’ordre et en cédant à une rhétorique populiste, la société a symboliquement désarmé ceux qui sont chargés de la protéger. La police ne représente plus pleinement le monopole de la violence légitime au nom de la République. La doctrine actuelle repose davantage sur le principe de précaution que sur la maîtrise de l’ordre public, avec des consignes visant à éviter le contact avec les fauteurs de trouble et à reculer en cas de tension.

Ce glissement de doctrine constitue un problème majeur, procurant un avantage stratégique aux casseurs, qui savent qu’ils peuvent agir en toute impunité. Tant que cette approche prévaudra, les policiers, contraints de ne pas intervenir, continueront d’affaiblir autant leur autorité que l’ordre républicain.

Il est urgent de réviser cette stratégie pour rétablir l’ordre et la sécurité dans les rues. Un débat collectif est nécessaire pour redéfinir les attentes envers la police lors de telles situations. Ce sera un chantier essentiel pour le ministre de l’Intérieur, si l’on souhaite mettre un terme à ces scènes de violence et permettre aux Français de se rassembler sans crainte, tout en commémorant les victoires qui les unissent. Jean-François Copé – Lexpress.fr.

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