Facebook fait planer une menace fictive de fermeture en Europe
Facebook et Instagram vont-ils disparaître d’Europe à cause des règles de l’Union européenne en matière de protection des données personnelles ? Meta, la maison mère des deux réseaux sociaux, fait planer cette menace dans son rapport annuel soumis jeudi 3 février au gendarme américain de la Bourse.
Cette mention s’explique par le fait que Meta, cotée en Bourse, est légalement contrainte de signaler publiquement chaque année dans ce type de rapport les risques majeurs qui pèsent sur son activité.
En 2020, la Data Protection Commission , le gendarme irlandais des données personnelles, l’avait avertie qu’il s’apprêtait à lui ordonner de cesser tout transfert de données de ses utilisateurs européens vers le sol américain. Un constat d’incompatibilité entre droit européen et droit américain qui entre frontalement en contradiction avec la manière dont Meta fonctionne. Depuis, l’entreprise s’active, d’abord, pour contrer la future décision de la DPC – une décision qui devrait, malgré ses efforts, intervenir prochainement.
Les autorités européennes devraient s’accorder avec leur homologues américaines pour établir un cadre réglementaire qui lui permette de transférer des données personnelles vers les États-Unis.
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Une bravade (Facebook et Instagram, vont-ils disparaître d’Europe) renouvelée dans son rapport annuel au gendarme de la Bourse publié en 2021 et réitérée depuis quelques jours. Un dossier brûlant, puisque depuis 2020 la décision de la CJUE (Cours de Justice de l’Union Européenne) a commencé à faire tache d’huile. Plusieurs décisions d’autorités de protection des données européennes ont pointé cette incompatibilité entre droit européen et américain et des dizaines d’autres devraient suivre, notamment en France.
Cette problématique concerne, au-delà de Meta, toutes les entreprises américaines du numérique. Facebook est pourtant le seul des Gafam (Google,Amazon,Facebook,Apple et Microsoft) à faire part de cette crainte au régulateur américain de la Bourse. En septembre 2020, Nick Clegg, le directeur des affaires publiques de Facebook, avait cependant démenti tout plan de l’entreprise de fermer en Europe, rapporte lemonde.fr.