Seulement 4% des enseignants français “se sentent valorisés”
Selon une étude de l’OCDE publiée le 7 octobre, seulement 4 % des enseignants en France se sentent appréciés par la société. France Inter a pu consulter cette étude. C’est le taux le plus bas dans le monde selon cette enquête sur les « conditions de travail et avis des enseignants en école élémentaire et au collège en France».
Dans cette édition 2024, les enseignants français parlent de leurs problèmes et du manque de respect qu’ils ressentent. D’après cette étude, leurs conditions de travail se sont beaucoup détériorées.
Les classes sont plus diverses et les élèves ont des profils différents : «74 % des enseignants disent qu’il y a plus de 10 % d’élèves ayant des besoins spéciaux dans leur école. » C’est une très grande augmentation, car seulement 45 % des professeurs étaient dans cette situation en 2018. Eric Charbonnier, directeur de l’éducation à l’OCDE, dit que le métier devient de plus en plus dur.
Un enseignant sur deux au collège et six sur dix à l’école élémentaire n’ont pas une bonne formation. Selon l’enquête, 56 % des collégiens et 65 % des élèves d’école élémentaire pensent que le manque d’options de formation professionnelle les empêche de participer à des activités de formation continue.
Lenteur dans l’adoption des nouvelles technologies.
Les enseignants sont peu formés pour gérer la classe et estimer les différences. Concernant l’intelligence artificielle, la France est à la traîne. « Seulement 9 % des enseignants ont dit avoir été formés à l’utilisation de l’intelligence artificielle, alors que la moyenne dans les pays de l’OCDE est de 38 %», explique Eric Charbonnier.
«14 % des enseignants l’ont utilisée l’année avant le test, tandis que la moyenne des pays de l’OCDE est d’environ 40 %», explique le directeur de l’éducation à l’OCDE. L’enquête montre que les enseignants qui n’utilisent pas l’IA pas à cause de leur manque de connaissance et de compétences, ou parce que leur école n’a pas les outils numériques nécessaires.
Les enseignants français ne travaillent pas assez ensemble, c’est un problème. L’OCDE remarque que dans d’autres pays, les professeurs qui collaborent se sentent plus heureux et plus appréciés.
À l’école primaire et au collège, les enseignants en France sont très motivés pour enseigner. D’après le document, « neuf personnes sur dix disent qu’elles se sentent souvent heureuses quand elles enseignent, et autant d’entre elles affirment qu’elles enseignent habituellement avec enthousiasme».
Toutefois, ils se plaignent de leur salaire. La question de l’attrait du métier est très importante. L’enquête montre aussi « une faible satisfaction». En France, 27 % des enseignants au collège et 22 % à l’école élémentaire sont ravis de leur salaire. Ces chiffres « sont 10 points en dessous de la moyenne de l’Union européenne au collège et parmi les plus bas à l’école élémentaire», selon l’enquête de l’OCDE.
Environ 280 000 enseignants de 55 pays de l’OCDE ont été sondés. Cette enquête mondiale est la plus grande sur ce sujet et demande l’avis des enseignants tous les cinq ans.