Le projet Lyon-Turin a « un train dans l’aile»
Malgré l’interdiction préfectorale de manifester, les opposants au chantier de la ligne Lyon-Turin commencent à se rassembler. « Je suis persuadé que l’on peut encore arrêter Lyon-Turin », affirme un manifestant. Jeudi 15 juin, c’étaient des supporters du projet, dont de nombreux élus locaux, qui donnaient de la voix. « On a besoin d’avoir un air moins pollué, et pour ça, il faut qu’on y mettre les moyens », déclare Gérald Bourdon, maire délégué de Val-Cenis-Termignon (Savoie).
30 ans de dialogue de sourds. Pourtant, au départ, le projet semblait bien parti. D’ailleurs Jacques Chirac, président de droite, et son Premier ministre Lionel Jospin, de gauche, affichaient le même sourire. Tout le monde paraissait d’accord sur le constat.
À l’époque, comme aujourd’hui, l’argument principal, c’est de supprimer 700 000 camions par an sur les routes des Alpes, et la pollution qui va avec. Second avantage du train : bien sûr, la vitesse.
Mais, côté Italie, les opposants au projet, jugé pharaonique et dangereux pour l’environnement, bloquent le chantier. Ils sont délogés, on compte plusieurs blessés. Dans les rues de Turin (Italie), les partisans du tunnel, eux aussi, manifestent massivement.
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Côté français, les opposants, à leur tour, retardent les travaux et dénoncent le dérapage financier du projet. Aujourd’hui, moins de 10 % des 57 km de tunnel ont été creusés. S’il est mené jusqu’à son terme, le projet, imaginé dans les années 80, ne sera pas prêt avant 2032, pour un coût réévalué à 26 milliards d’euros.
Que souhate-t-on, un train non polluant ou 700 000 camions qui polluent ?